Le Conseil des ministres du Mali, réuni le mercredi 28 mai 2025, a lancé une nouvelle stratégie pour la gouvernance du secteur aurifère. La société locale Marena Gold revendique actuellement la seule raffinerie d’or du pays et s’approvisionne auprès des orpailleurs, pour une production annuelle estimée à environ 6 tonnes. Toutefois, d’autres rapports évaluent cette production artisanale à plus de 30 tonnes par an.
Lors de cette réunion, le gouvernement malien a manifesté son intention de participer activement au capital de la Société de Raffinerie d’Or du Mali, conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation. L’objectif principal est de renforcer la souveraineté économique du Mali sur ses ressources stratégiques, en particulier l’or, qui représente une source essentielle de devises et de recettes fiscales.
Cette initiative fait partie d’une série de réformes en cours, notamment l’adoption d’un nouveau code minier et d’une loi sur le contenu local en 2023. Ces réformes visent à moderniser le cadre législatif et à faciliter l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché, favorisant ainsi une compétitivité accrue. Le gouvernement aspire à accroître la valeur ajoutée localement, de l’extraction à la transformation du minerai.
Pour réaliser cette vision, un cadre réglementaire renforcé sera mis en place, non seulement pour attirer des investissements étrangers, mais aussi pour instaurer un climat de confiance entre l’État et les investisseurs. Ce cadre garantira que les bénéfices de l’industrie minière profitent avant tout aux communautés locales, en réinvestissant une partie des profits dans des projets sociaux et infrastructurels.
La collaboration avec la société russe Yadran s’inscrit dans une démarche de diversification des partenariats. Ce projet de raffinerie pourrait structurer un tissu économique local, depuis l’approvisionnement en or brut jusqu’à la commercialisation du métal raffiné. Il pourrait également offrir, à moyen terme, des débouchés pour les productions aurifères des pays voisins, renforçant ainsi le rôle régional du Mali.
Cette approche vise à stimuler l’économie nationale tout en créant des emplois durables dans des régions souvent laissées pour compte. Le développement d’infrastructures modernes, telles que des routes et des installations de traitement, facilitera également l’accès aux zones minières et améliorera la logistique, contribuant ainsi à réduire les coûts de production.
La future raffinerie, qui résultera d’un accord avec Yadran, aura une capacité annuelle de 200 tonnes et sera majoritairement contrôlée par l’État malien. Avec 62 % du capital social, ce modèle garantira que les décisions stratégiques concernant l’exploitation des ressources s’alignent sur les intérêts du peuple malien, tout en permettant une gestion responsable et durable des ressources.
Finalement, ce processus d’autonomisation économique pourrait servir de modèle pour d’autres secteurs, positionnant le Mali comme un acteur clé sur la scène économique régionale et internationale. Cette ambition ouvre la voie à un nouvel équilibre économique, promouvant un développement inclusif et durable.
