(LETTRE D’AFRIAUE) Le 11 janvier 2025, le Général Assimi Goïta, Président de la Transition du Mali, a accueilli son homologue soudanais, le Général Abdel Fattah Al-Burhan, dans un contexte marqué par les enjeux géopolitiques et les ambitions africaines. Cette rencontre à Bamako a symbolisé un tournant dans les relations entre deux nations historiquement liées par des défis similaires, mais aussi par un désir commun de souveraineté et de coopération stratégique.
À son arrivée à l’aéroport international Modibo Kéïta de Bamako-Sénou à 10 h 40, le Président Al-Burhan a été accueilli par le Président Goïta pour une série de discussions visant à renforcer les liens entre les deux pays, confrontés à des crises internes et des ingérences extérieures. Le point de presse qui a suivi a permis à Al-Burhan de rappeler l’importance de cette visite, en affirmant : « Nous sommes deux pays frères vivant dans des régions tourmentées. Je viens explorer les voies de coopération entre nos nations, riches de potentialités dans divers domaines. »
SOUVERAINETE ET COOPERATION : UN DOUBLE OBJECTIF
Le Mali et le Soudan partagent une trajectoire marquée par l’instabilité, mais aussi par une volonté commune de regagner leur souveraineté et de participer activement à la redéfinition de l’Afrique. Le Mali, cœur du Sahel, est confronté à des défis multiples liés au jihadisme et aux conflits ethniques, tandis que le Soudan, après des années de guerre civile et de tensions avec les puissances mondiales, est en quête de stabilité interne et d’une réaffirmation de son rôle régional. Cette rencontre a donc été l’occasion de poser les bases d’une coopération bilatérale qui pourrait dépasser les simples accords commerciaux et aborder des enjeux stratégiques dans des domaines tels que la sécurité, l’économie et la culture.
UN PARTENARIAT A CONSTRUIRE
L’histoire des relations entre le Mali et le Soudan a été marquée par des échanges sporadiques, avec quelques accords dans les domaines du commerce, du transport aérien et de l’éducation. Cependant, les récents événements, notamment la fermeture du Consulat général du Mali à Khartoum en 2023, ont révélé les obstacles qui persistent dans la concrétisation d’une coopération durable. Malgré cela, les deux pays disposent de ressources naturelles, humaines et culturelles vastes, qui pourraient constituer une base solide pour un partenariat stratégique, à condition de surmonter les fractures internes et les difficultés externes.
L’EVEIL D’UNE AFRIQUE SOUVERAINE
Cette rencontre pourrait bien être un signe avant-coureur d’une Afrique en quête de son propre chemin. En insistant sur la création de commissions mixtes et en réaffirmant leur engagement dans les organisations régionales, le Mali et le Soudan ouvrent une nouvelle page dans l’histoire diplomatique du continent. L’objectif est clair : renforcer les capacités de l’Afrique à se défendre, à développer ses industries locales et à valoriser son patrimoine culturel. En dépit des obstacles, cette dynamique d’autonomie stratégique semble de plus en plus partagée par les dirigeants africains.
Ainsi, cette visite historique pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour le continent africain, celle d’une Afrique capable de relever ses défis sans se soumettre aux pressions extérieures, et d’affirmer sa place sur la scène mondiale. Mais le chemin reste semé d’embûches, et la route vers une Afrique plus unie et souveraine reste encore longue.
Maïmouna K.
