L’arrestation d’Hamadoun Bah, secrétaire général du Syndicat national des professionnels des banques et établissements financiers (Synabef), avait planté le décor d’une crise socio-économique imminente au Mali. Cette situation représentait un conflit marqué entre les droits syndicaux et les impératifs de justice, dans un contexte déjà tendu par les défis économiques auxquels le pays fait face.
Faut-il rappeler que Hamadoun Bah a été arrêté le 5 juin, accusé de « faux et usage de faux », d' »injures » et de « diffamation » suite à une plainte de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA). Cette arrestation a suscité une vive réaction de la part du Synabef, entraînant une grève des banques et établissements financiers, paralysant ainsi une partie non négligeable de l’économie malienne.
Cependant, la réaction du Synabef par une grève a été rapidement soutenue par l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), accentuant la pression sur les autorités pour une résolution rapide de cette affaire. L’implication de l’Untm suggère l’ampleur et la gravité de la situation, mettant en lumière la nécessité d’une gestion prudente des conflits syndicaux dans le pays.
INTERVENTION DES SYNDICATS DE MAGISTRATS
La solidarité s’est également manifestée du côté des syndicats de magistrats, le Syndicat libre de la magistrature (Sylima) et le Syndicat autonome de la magistrature (SAM), qui ont plaidé pour le respect des procédures judiciaires et l’équité devant la loi, rajoutant ainsi une autre dimension à ce conflit complexe.
L’IMPACT DE LA GREVE ET LA LIBERATION D’HAMADOUN BAH
La grève a eu des répercussions significatives sur l’économie malienne, affectant les services bancaires essentiels, le transfert et le retrait d’argent, juste avant la fête de Tabaski, période cruciale pour de nombreux citoyens et entreprises. Toutefois, la mise en liberté d’Hamadoun Bah par le procureur de la République a marqué un tournant, apaisant temporairement les tensions et ouvrant la voie à un dialogue potentiel entre les différentes parties prenantes.
VERS UN CLIMAT SOCIAL APAISE
La résolution de cette crise par la libération du secrétaire général du Synabef souligne l’importance du dialogue et du respect des libertés syndicales dans un climat social tendu. Elle rappelle également aux autorités et aux syndicats la nécessité de préserver la stabilité socio-économique du Mali, tout en respectant les principes de justice et d’équité. L’incident met en lumière la fragilité des relations syndicales au Mali et la nécessité pour tous les acteurs de travailler ensemble dans l’intérêt de la stabilité nationale.