(LETTRE D’AFRIQUE ) Abidjan, ce jeudi 29 mai 2025, Sidi Ould Tah a été élu 10e président de la Banque africaine de développement (BAD), succédant à Akinwumi Adesina. Ce vote marque le début d’une nouvelle ère pour l’institution, promettant une approche rénovée axée sur les besoins concrets des États africains.
Sidi Ould Tah a été sélectionné parmi un groupe de candidats hautement qualifiés. Son expérience en réforme des institutions financières et sa vision panafricaine inclusive ont été des atouts majeurs durant le processus électoral. Fort de plus de 30 ans d’expérience dans l’économie du développement, il a dirigé depuis 2015 la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il a modernisé l’institution afin qu’elle devienne un acteur clé de l’architecture financière du continent.
Dans son discours d’acceptation, le nouveau président a mis l’accent sur plusieurs enjeux cruciaux : industrialisation du continent ; investissement dans les infrastructures de base ; transformation agricole ; autonomisation des femmes et des jeunes.
Sa feuille de route se concentre sur trois axes principaux : rapprocher la BAD des États ; accélérer les décaissements et réduire les délais de mise en œuvre des projets et promouvoir une BAD souveraine en augmentant les investissements dans le capital africain.
Alors que le continent perd 587 milliards de dollars par an à cause de fuites de capitaux, Sidi Ould Tah plaide pour une banque qui aiderait les États à retrouver leur souveraineté budgétaire. Sa vision de coopération pragmatique valorise le respect de la souveraineté des États et cherche à promouvoir la complémentarité des financements entre les pays.
Avec un portefeuille de 318 milliards de dollars et une présence dans plus de 50 pays, la BAD est à un tournant critique. Dans un monde marqué par des défis économiques, climatiques et sociaux croissants, elle doit se réinventer. La stratégie décennale 2024–2033 attend un leader capable de naviguer ces défis tout en réalisant les ambitions de transformation systémique de l’économie africaine.
Lors d’une interview récente, Sidi Ould Tah a exposé ses priorités clés : mobilisation des financements ( Optimisation des ressources pour multiplier l’impact financier) ; réforme de l’architecture financière (Coordination accrue entre les institutions financières africaines) ; exploitation du dividende démographique (Valorisation du potentiel des jeunes comme moteur de prospérité économique) et enfin, infrastructures résilientes (investissement dans des projets durables face aux défis climatiques).
En ce 29 mai 2025, avec Sidi Ould Tah à sa tête, la BAD s’engage à accélérer le développement d’une Afrique forte, intégrée et souveraine, tout en intégrant efficacement les préoccupations et besoins des États membres.
Par S.T.K.