Ai Mali, la situation à la BDM-SA a pris une tournure préoccupante avec les accusations portées par le Syndicat National des Assurances, Banques et Établissements Financiers et Commerces du Mali (SYNABEF) contre le Directeur Général, Ibrahima N’Diaye.
Les syndicats allèguent dans un communiqué, n°: 01/2024 daté du 1er décembre 2024 que le DG N’diaye a « tenté » de « manipuler » le personnel et de saper les initiatives syndicales légitimes. Les principales accusations incluent la création d’un comité syndical illégal pour contrer les véritables représentants des travailleurs, exacerbant ainsi un climat de peur et d’intimidation au sein de l’institution.
Ledit communiqué interpelle « face aux dérives intolérables et répétées constatées au sein de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA), nous interpellons publiquement I’Administrateur Directeur Général, Monsieur Ibrahima N’diaye, sur ses agissements contraires à la légalité syndicale et aux principes fondamentaux du droit du travail. » Et par la suite, il denonce sans faire de cadeau de l’« ingérence dans les Affaires Syndicales : Depuis sa nomination, Monsieur N’DIAYE n’ayant pas pu prendre le contrôle du comité syndical a systématiquement tenté de déstabiliser l’organe légitime des travailleurs en instaurant un comité syndical illégal, dirigé par un individu dont le mandat est expiré et qui a été exclu par la hiérarchie syndicale ».
Enumérant ensuite, « la Manipulation des Assemblées Générales : Les récentes Assemblées Générales et le sit-in prétendument prévu et organisés par le comité fantoche sont des manceuvres orchestrées par la Direction pour légitimer une structure syndicale illégitime, trompant ainsi l’opinion publique »
Cependant le communiqué frappe de plein fouet les cas de « complicité avec des Individus dans un Climat toxique: Sous sa direction, la BDM-sa est devenue un environnement marqué par la peur et l’intimidation des membres du comité syndical, visant à étouffer les voix des employés et à imposer des décisions contraires à leurs intérêts, en violation des engagements de dialogue social. Les actions de la Direction générale visent à marginaliser le SYNABEF au profit d’un comité parallèle, témoignant d’un mépris flagrant pour les lois régissant le travail syndical. »
Impact sur la BDM-SA
Les allégations du SYNABEF, si elles s’avèrent fondées, pourraient avoir plusieurs répercussions sur la BDM-SA, notamment :
Dans un premier point, la dégradation du Climat de Travail à savoir: une ambiance de méfiance et de peur peut démoraliser les employés, réduire leur productivité et accroître le turn-over. L’intimidation des membres du syndicat légitime peut également créer des divisions entre les employés.
Deuxièmement, la réputation de l’Institution qui est engagé face à sa mission. La BDM-SA pourrait voir sa réputation ternie si cette crise se prolonge, ce qui pourrait nuire à ses relations avec les clients, partenaires et investisseurs. Une perception d’instabilité peut également affecter la confiance des clients dans les services proposés par la banque.
Et par ailleurs, des sit-in et d’autres formes de manifestations syndicales peuvent perturber le fonctionnement normal de la banque, impactant ainsi les services offerts aux clients et la performance globale de l’établissement.
Parlant des Conséquences sur l’établissement, le communiqué met l’accès « le DG » que « ses agissements exacerbent les tensions sociales, entraînant une démotivation des travailleurs ainsi que la détérioration de la réputation et de la crédibilité de l’établissement, rendant le dialogue social difficile et complique la résolution des conflits et l’amélioration des conditions de travail ».
Ainsi, il lance un appel : « nous exigeons la cessation immédiate de ces pratiques illégales, la dissolution du comité syndical illégitime, le respect des lois syndicales, et l’intervention des autorités compétentes pour mettre fin à ces dérives. Nous tenons Monsieur Ibrahima Ndiaye I’Administrateur Directeur Général et ses complices responsables de ces violations, qui compromettent la justice sociale et fragilise le pacte social et de stabilité. La situation actuelle est alarmante et nécessite une action urgente pour préserver en premier lieu la banque qui traverse une situation inédite, mais en second lieu pour stabiliser le climat social si fragile ».
Nécessité d’une Intervention
Pour résoudre cette crise, il est essentiel que les autorités et la direction de la BDM-SA prennent des mesures immédiates : le dialogue social ; dissolution du comité illégal et organiser de formation et sensibiliser le personnel.
En claire, un retour à un dialogue constructif entre la direction et le syndicat est crucial pour apaiser les tensions. Cela nécessite l’implication d’organismes indépendants pour garantir que les discussions respectent les droits des travailleurs.
Ensuite, répondre aux préoccupations soulevées par le SYNABEF en dissociant clairement la direction de la structure contestée. Cela contribuerait à rétablir la légitimité des instances représentatives des travailleurs.
Puis, la direction pourrait bénéficier de formations en gestion des ressources humaines et en relations sociales pour éviter des situations similaires à l’avenir.
La situation à la BDM-SA met en exergue des défis plus larges concernant la gestion des relations syndicales au sein des institutions financières du Mali. La résolution de cette crise nécessite une approche collaborative, respectueuse des droits des employés et de l’intégrité des structures syndicales. Un rétablissement de la confiance et un climat de travail sain seront décisifs pour l’avenir de la BDM-SA et pour la protection des intérêts de tous ses employés.
Sandé Sana