Le dimanche 05 février 2023, le Premier ministre Dr. Choguel Kokalla Maïga a dévoilé la statue de Yoro Barry, au rond point de Pelengana à Ségou. La symbolique est très forte, dira le Premier ministre pour qui sait que l’homme dont il est question est un peulh.
On l’appelle Pelengana Kanoubagnouma. Il fut Roi de Ségou de 1760 à 1763. De son vrai nom Yoro Barry fut l’une des grandes figures du royaume bamanan de Ségou et l’un des fidèles compagnons du fondateur du Royaume Bamanan Mamary dit Biton Coulibaly. Dans le cadre de la sécurisation du royaume Yoro Barry a été désigné par le roi et accompagné de quelques familles pour s’installer à Pelengana.

Il faisait partie de l’armée régulière des tondjons. A travers les documents historiques et les sources orales, Kanoubagnouma est d’abord et avant tout un chasseur ; ensuite un guerrier et chef d’état-major de la zone militaire de Pelengana et enfin un souverain.
Avec l’avènement du tondjon fanga 1757-1766, il a été intronisé roi et régna sur le royaume de 1760 à 1763 après Ton Mansa Dembélé de Goin (1757-1760). Il est mort suite à une hémiplégie.
Ténè koumblen, experte en sciences occultes à la solde de Kafa djoukou son adversaire de Gachi lui aurait jeté cette maladie qui mit un terme à sa vie.
Chasseur, guerrier, Chef des Tondjons, Yoro Barry est un peulh bon teint qui aura regné sur le Royaume bamanan de Ségou. Et cela, depuis plusieurs siècles déjà.
Pour le Premier ministre, le Mali ne connaît pas de conflit ethnique, car le brassage a fini d’unir toutes les communautés du pays (Bamanans, peulhs, dogons….). En effet, le monument qui vient d’être inauguré et qui magnifie la bravoure d’un guerrier peulh ayant régné sur le Royaume bambara de Ségou, a été financé par la Fondation Festival de Ségou dont le président Mamou Daffé, est originaire de Nioro du Sahel. Il a été exécuté par un artiste dogon.
Cette réalité selon le Premier ministre, est la parfaite illustration de l’unité historique du peuple malien, qu’aucune manipulation extérieure ne saurait diviser. Ce peuple a existé quand d’autres n’étaient pas encore, a-t-il encore rappelé. Et selon lui, le MALIKURA se construit d’abord dans l’esprit des jeunes. C’est pourquoi il a invité les autorités municipales à s’inspirer de cette illustration de Ségou pour renforcer le MALIKURA.
Envoyé spécial à Ségou
Sanadé Sana