mercredi, 16 juillet, 2025

Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire: les avocats de Soro réagissent « Guillaume reste éligible »

(LETTRE D’AFRIQUE) À un peu plus de quatre mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, les avocats de l’ancien Premier ministre Guillaume Soro sont montés au créneau après la décision rendue par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) le 26 juin dernier. L’affaire concernait la requête déposée par leur client, visant à contester son exclusion de la liste électorale ivoirienne.

La CADHP a jugé la requête de Guillaume Soro irrecevable, au motif que les voies de recours internes n’étaient pas encore épuisées. Une décision qui ne constitue pas un rejet sur le fond, a tenu à préciser Me Affoussy Bamba, porte-parole du Conseil de défense de M. Soro. « La justice ivoirienne n’a pas encore achevé l’examen de l’affaire, notamment par la Cour de cassation. La Cour africaine attend que ce processus aille à son terme », a-t-elle déclaré.

Selon Me Bamba, cette décision de la Cour ne remet nullement en cause les droits politiques de l’ancien président de l’Assemblée nationale, qui reste électeur et éligible à la présidentielle du 25 octobre 2025. Elle a souligné que la décision d’irrecevabilité était de nature procédurale, et ne préjugeait ni de la culpabilité ni de l’éligibilité de son client.

Une bataille juridique entamée depuis 2020

La défense de Guillaume Soro rappelle que dès mars 2020, elle avait saisi la Cour africaine en urgence, dénonçant de graves atteintes aux droits fondamentaux de son client et de ses proches, qu’elle estime motivées par des considérations politiques. La CADHP avait alors ordonné la suspension des poursuites judiciaires à son encontre, ainsi que la libération de ses compagnons détenus, par des décisions rendues les 22 avril et 15 septembre 2020.

Cependant, l’État ivoirien n’a pas donné suite à ces décisions. Pire, selon Me Bamba, il les a ignorées, en poursuivant les procédures judiciaires contre Guillaume Soro. Ce dernier a été condamné le 28 avril 2020 par le tribunal de première instance d’Abidjan, une décision confirmée en appel le 13 février 2023. Mais un pourvoi en cassation étant en cours, la condamnation n’est pas définitive, ce qui, d’après ses avocats, suspend ses effets juridiques.

Un appel au respect du droit international

Les avocats de M. Soro ont appelé l’État ivoirien à respecter ses engagements internationaux, notamment ceux liés à la Cour africaine, dont la Côte d’Ivoire demeure membre malgré le retrait de la déclaration individuelle permettant aux citoyens de saisir directement la Cour. Ce retrait ne s’applique pas aux affaires introduites avant sa mise en œuvre, soulignent-ils.

En conclusion, la défense de Guillaume Soro exige la réintégration de leur client sur la liste électorale, estimant qu’aucune décision judiciaire définitive ne peut à ce jour justifier son exclusion. « L’État doit se conformer aux décisions de la Cour africaine et garantir les droits politiques de M. Soro, y compris celui d’être candidat à la présidentielle », a insisté Me Affoussy Bamba.

La Rédaction

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