dimanche, 23 mars, 2025

Ouverture de l’Institut Louis Even en Afrique: vers une démocratie économique

Le vendredi 7 février 2025, l’Institut Louis Even a lancé l’ouverture de son bureau en Afrique à travers une conférence de presse en ligne. Les responsables, connectés depuis leur siège au Canada, ont détaillé les enjeux liés à l’implémentation de la démocratie économique sur le continent. La conférence était animée par M. Philbert Bagilimana, représentant de l’Institut en Afrique, M. Alain Pilote, rédacteur en chef de la revue Vers Demain et Directeur adjoint de l’Institut, et Mademoiselle Marcelle Caya, Directrice Générale pour la Justice sociale.

L’objectif principal de cette rencontre était d’introduire l’Institut Louis Even au public africain et d’exposer les défis de l’économie démocratique. M. Bagilimana a souligné que la majorité des problèmes actuels découle du système monétaire en place, qui génère de l’argent sous forme de dette, menant à des niveaux d’endettement insoutenables pour les individus, les familles, ainsi que pour les entreprises et les gouvernements. Il a déclaré avec conviction : « Tant que la réforme financière proposée par Douglas ne sera pas mise en œuvre, aucune autre réforme ne pourra se réaliser ».

Lors de cet échange avec les journalistes, les intervenants ont éclairé les objectifs et la mission de leur organisation. M. Bagilimana a rappelé que « l’Institut Louis Even a été fondé en 1939 au Canada par Louis Even et Gilberte Côté-Mercier dans le but de diffuser la réforme économique conçue par l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, également connue sous le nom de Démocratie économique ou crédit Social ». Il a également affirmé qu’il est fallacieux de présenter des pays riches en ressources naturelles comme pauvres, en ajoutant que « les conditions précaires, vécues par une partie de la population, ne sont pas une fatalité ». Cela souligne la présence de richesses naturelles et humaines dans chaque nation du monde.

« Les ressources de la Terre, qui appartiennent à chaque citoyen, doivent être mises au service de l’humanité, accessibles à tous en tout temps. Si ce n’est pas le cas, c’est que la population se voit spoliée de ses biens et de son héritage. Chaque individu a un droit inaliénable à la nourriture, à l’éducation et à la santé », a précisé M. Bagilimana.

Pour M. Alain Pilote, « c’est la société, donc l’État, au nom du bien commun, qui doit reprendre le droit de créer la monnaie pour la nation. Actuellement, cela se fait par le biais de banques privées, comme en témoigne le CFA en Afrique de l’Ouest ou la Banque du Canada, qui imprime de la monnaie. Cependant, seulement 5 % de l’argent en circulation est réellement créé de cette manière, le reste provenant de prêts des banques commerciales, créant ainsi un cycle d’endettement insoutenable ». Il a donné l’exemple des États-Unis, qui sont perçus comme la nation la plus riche mais se trouvent également être la plus endettée, démontrant ainsi que dans le système actuel, le désir de développement entraîne souvent un accroissement des dettes.

En réponse, Mlle Caya a exprimé sa conviction que la transition vers une démocratie économique est réalisable. Elle a insisté sur l’importance d’éduquer les populations à ce sujet et a souhaité que les médias jouent un rôle actif dans la sensibilisation. « Notre mission est d’éclairer les causes de la pauvreté et de promouvoir la démocratie économique. Cette conférence vise à faire connaître notre institut au grand public et à encourager la participation des populations à notre mouvement », a-t-elle déclaré.

Elle a également rappelé que l’idée de la démocratie économique vise à rassembler les peuples autour d’un but commun. Depuis sa création, l’Institut Louis Even se bat pour une économie plus équitable, où les bénéfices sont partagés par tous et non par une minorité. Il défend un modèle économique axé sur la justice sociale et le développement humain. L’Institut agit pour sensibiliser à des stratégies économiques qui favorisent une répartition équitable des ressources, garantissant ainsi à chaque individu l’accès aux besoins fondamentaux tels que l’alimentation, l’éducation et la santé.

Cependant, « nous croyons que le développement durable ne peut être envisagé sans une compréhension approfondie des mécanismes économiques. Ainsi, nous formons et informons les leaders, les communautés et les citoyens avec des outils concrets pour agencer le changement. La prospérité économique doit aller de pair avec la dignité humaine. Notre mission transcende le simple discours théorique ; elle se traduit en actions concrètes, projets tangibles, et partenariats stratégiques pour bâtir une Afrique économiquement libre et prospère » a-t-il précisé.

« Nous collaborons étroitement avec des institutions, organisations et leaders d’opinion engagés dans la transformation économique et sociale de l’Afrique. En informant la population, nous croyons pouvoir forger une opinion publique robuste capable de pousser tous les gouvernements, indépendamment de leurs allégeances politiques, à mettre en œuvre cette réforme financière et à garantir la sécurité économique pour tous, permettant ainsi à chacun de mener une vie décente » a-t-il conclu.

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