Fervent défenseur de la paix et acteur engagé pour le renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble entre les communautés, Oumar Cissé, Président de la coordination des Kel Ansar et alliés et ses collègues n’entend pas baisser les bras afin que les toutes communautés du Mali fument le calumet de la paix. Dans cet entretien qu’il nous accordé, il revient sur l’état de sa coordination, les acquis, les contraintes et les perspectives dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Comment se porte la coordination des Kel Ansar et alliés ?
La Coordination Kel Ansar et Alliés se porte très bien. Nous continuons d’œuvrer auprès de nos populations en conformité avec notre mandat et notre devise qui est « Ensemble pour la Paix, la Bonne Gouvernance, le Développement local et la cohésion sociale entre toutes les communautés ». Nous continuons toujours à nous intéresser aux sujets qui concernent la vie de la Nation, aux questions d’ordres sociales qui touchent nos communautés et nous apportons nos contributions au besoin.
Quel bilan faites-vous des activités réalisées ?
Vous savez nous nous inscrivons dans la durée. Ce sont des processus longs. Globalement, nous sommes avancés dans la démarche pour la paix et de cohésion sociale. Cela s’explique par le fait que nous nous réunissons régulièrement à travers des cadres que nous avons baptisés « Thé Familial », avec plusieurs sensibilités du pays pour échanger et discuter des questions d’intérêt général sans considération d’origines ethniques, de religions ou de classes sociales. La coordination a toujours travaillé dans la majorité des cas en dehors des caméras. Nous avons participé et soutenu souvent plusieurs activités qui s’inscrivent dans la paix et la réconciliation nationale dans la capitale ainsi que dans certaines localités du Nord du pays. Nous organisons ces genres de rencontres au moins 04 fois dans l’année.
Il faut aussi rappeler que depuis le 20 Mars 2022 où nous avons procédé au lancement du pacte social pour la paix issu des rencontres inter et intracommunautaires de Goundam qui ont eu lieu une année plus tôt. La Coordination Kel Ansar et Alliés s’est donnée comme mission de procéder à la divulgation de son contenu car ce pacte est duplicable partout sur le territoire national. Ce pacte local est une dynamique collective, territoriale, un processus s’inscrivant dans la durée, avec un système de relations qui porte une action pour répondre à des problèmes identifiés. Il permet à tous les acteurs concernés, unis par des valeurs humanistes et fraternelles, de construire, de façon contractuelle, des réponses adaptées aux spécificités de chaque communauté locale, en particulier ses spécificités culturelles. Nous, on avait souhaité au lancement de ce pacte qu’on organise chaque année au moins, une journée dédiée à la Réconciliation Nationale, les autorités ont institué une semaine entière à travers, la SENARE. Nous nous réjouissons de cette décision en ce sens que nous avons le sentiment que notre message a été entendu par les plus hautes autorités du pays. Nous avons également apporté notre contribution lors des deux premières éditions de la SENARE. La Coordination Kel Ansar a participé à toutes les grandes rencontres qui se sont tenues dans notre pays et elle s’est prononcée sur plusieurs sujets à travers des déclarations dans la presse. La CKAA fait beaucoup de réalisations hors caméra et nous continuons à travailler pour rapprocher les cœurs et les esprits.
Quelles sont les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre de vos différentes activités ?
Des contraintes, nous en avons rencontré certaines en raison de la situation même du pays à cause de l’insécurité par endroit où nos membres ne peuvent pas souvent se déplacer pour rencontrer les populations à la base et leur parler des questions de paix. Certaines difficultés sont d’ordres financières car nos activités sont financées à 99% par nous mêmes à travers la contribution de nos membres .Toutefois, nous continuons à faire de notre possible pour l’entente entre les Maliens et le développement de nos communautés, c’est le plus important.
Vous œuvrez pour le retour de la paix au Mali. Quel message pour nos compatriotes réfugiés ?
La Coordination Kel Ansar et Alliés n’a jamais fait la distinction entre les maliens vivants sur le territoire et ceux qui sont à l’extérieur notamment les réfugiés en particulier. Nous avons des membres parmi ces réfugiés et notre objectif c’est d’amener tous les fils et toutes les filles du pays à cultiver la Paix pour récolter le Développement. C’est fort de ce constat que nos messages s’adressent à tous les maliens de l’intérieur comme de la diaspora. Si on a un message particulier à adresser aux réfugiés, c’est de leur dire seulement de s’aimer les uns les autres d’où qu’ils se trouvent et de prier pour le retour de la paix afin qu’eux aussi puissent regagner leur domicile. Nous n’avons rien de plus précieux que notre pays et nous devons tout faire pour ramener la paix et la quiétude chez nous.
Que pensez-vous de la confédération des pays de l’AES ?
La Coordination Kel Ansar et Alliés que je préside est une association apolitique et à ce titre, nous évitons de nous prononcer sur certains sujets d’ordres politiques. Cependant, nous saluons toute union faite autour du bonheur des communautés des populations.
Quel pourrait être ses impacts pour les populations des trois pays ?
Comme je l’ai dit tantôt, nous sommes pour l’unité entre les peuples. Il nous est par contre difficile de parler des impacts de l’AES sur les communautés du moment que nous ne disposons pas de beaucoup d’informations sur les différents projets de société prévus dans le cadre de l’AES et qui auront des impacts positifs en matière de vivre ensemble entre les communautés des trois pays .
Quelles sont les perspectives de la coordination des Kel Ansar et alliés dans la dynamique de l’AES ?
Nous n’allons pas changer de fusil d’épaule en matière de paix et notre objectif va demeurer jusqu’à la fin. Dans le cadre de l’AES, si nous devions étendre nos actions dans d’autres contrées comme celles du Burkina Faso et du Niger, pourquoi pas. Toujours est-il que la Coordination Kel Ansar et Alliée a été mise en place par des cadres majoritairement Kel Ansar du Mali. Ça a été précédé d’une analyse de la situation Malienne, celle de la Région de Tombouctou en particulier Le Pacte Social mettant les populations à la base au cœur des résolutions de tous les conflits et au cœur de toute activité de développement local, je pense qu’il sera possible de toucher tout l’espace de l’AES.
Propos recueillis par Almoudou M. BANGOU