samedi, 29 mars, 2025

Oumar Cissé, Président de la coordination des Kel Ansar et alliés : «Nous n’avons  rien de  plus précieux que notre pays et  nous devons tout faire pour  ramener la paix et  la quiétude chez nous»

Fervent défenseur de la paix et acteur engagé pour le renforcement de la cohésion sociale et du vivre ensemble entre les communautés, Oumar Cissé, Président de la coordination des Kel Ansar et alliés et ses collègues n’entend pas baisser les bras afin que les toutes communautés du Mali fument le calumet de la paix. Dans cet entretien qu’il nous accordé, il revient sur l’état de sa coordination, les acquis, les contraintes et les perspectives dans le cadre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

Comment se porte la coordination des Kel Ansar et alliés ?

La Coordination Kel Ansar et  Alliés se porte très bien.  Nous continuons d’œuvrer  auprès de nos populations en conformité avec notre mandat et notre devise qui est « Ensemble pour la Paix, la Bonne Gouvernance, le Développement local et la cohésion sociale entre toutes les communautés ». Nous continuons toujours à nous intéresser aux sujets qui concernent la vie de la  Nation, aux questions d’ordres sociales qui touchent  nos communautés et nous apportons nos contributions  au besoin.

Quel bilan faites-vous des activités réalisées ?

Vous savez nous nous inscrivons dans la durée. Ce sont des processus longs. Globalement, nous sommes avancés dans la démarche pour la paix et de cohésion sociale. Cela s’explique par le fait que nous nous réunissons régulièrement à travers  des cadres que nous avons baptisés « Thé Familial », avec plusieurs sensibilités du pays pour échanger et discuter des questions d’intérêt  général   sans considération d’origines ethniques, de religions ou de classes  sociales.  La coordination a toujours  travaillé  dans la majorité  des cas en  dehors des caméras.  Nous avons participé et soutenu souvent plusieurs activités qui s’inscrivent dans la paix et la réconciliation nationale dans la capitale ainsi que dans certaines localités du Nord du pays. Nous organisons ces genres de rencontres au moins 04 fois dans l’année.

Il faut aussi rappeler que depuis le 20 Mars 2022 où nous  avons procédé au lancement du pacte social pour la paix issu des rencontres inter et intracommunautaires de Goundam qui ont eu lieu une année plus tôt. La Coordination  Kel Ansar et Alliés s’est donnée comme mission de procéder  à la divulgation de son contenu car ce pacte est duplicable partout sur le territoire national. Ce pacte local est une dynamique collective, territoriale, un processus s’inscrivant dans la durée, avec un système de relations qui porte une action pour répondre à des problèmes identifiés. Il permet à tous les acteurs concernés, unis par des valeurs humanistes et fraternelles, de construire, de façon contractuelle, des réponses adaptées aux spécificités de chaque communauté locale, en particulier ses spécificités culturelles. Nous, on avait souhaité au lancement de ce pacte qu’on organise chaque année  au moins, une journée dédiée à la Réconciliation Nationale, les autorités ont  institué  une semaine entière à travers, la SENARE. Nous nous réjouissons   de cette décision  en ce sens que nous avons le sentiment que notre message a été entendu par les plus hautes autorités du pays. Nous avons également apporté notre contribution lors des deux premières éditions de la SENARE. La Coordination  Kel Ansar  a  participé à toutes les grandes rencontres qui  se sont tenues dans notre pays et elle s’est prononcée sur  plusieurs sujets à travers des déclarations dans la presse.  La CKAA  fait  beaucoup de réalisations hors caméra et nous continuons à travailler pour rapprocher les cœurs et les esprits.

Quelles sont les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre de vos différentes activités ?

 Des contraintes, nous en avons rencontré certaines  en raison de la situation même  du pays  à cause de l’insécurité  par endroit  où nos membres   ne peuvent pas souvent  se déplacer pour rencontrer les populations à la base et leur parler des questions de paix. Certaines difficultés sont d’ordres  financières car  nos activités sont financées à 99%  par nous mêmes  à travers  la contribution de nos membres .Toutefois, nous continuons à faire de notre possible   pour l’entente entre les  Maliens  et le développement de nos communautés, c’est le plus important.

Vous œuvrez pour le retour de la paix au Mali. Quel message pour nos compatriotes réfugiés ?

La Coordination   Kel Ansar et Alliés  n’a jamais fait la distinction entre les maliens  vivants sur le territoire et ceux  qui sont à l’extérieur  notamment les réfugiés en particulier. Nous avons des membres  parmi ces réfugiés et notre objectif c’est d’amener tous les fils et toutes les filles du pays à cultiver la Paix pour récolter le Développement.  C’est fort de ce constat que nos messages s’adressent à tous  les  maliens  de l’intérieur comme de la diaspora. Si on a un message particulier à adresser aux réfugiés, c’est de  leur dire  seulement    de  s’aimer  les uns   les autres d’où qu’ils se trouvent  et de  prier pour le retour de la paix afin qu’eux aussi puissent regagner leur domicile. Nous n’avons  rien de  plus précieux que notre pays et  nous devons tout faire pour  ramener la paix et  la quiétude chez nous.

Que pensez-vous de la confédération des pays de l’AES ?

La Coordination Kel Ansar et Alliés  que je préside est une association apolitique  et à ce titre, nous  évitons de   nous  prononcer sur certains sujets d’ordres politiques. Cependant, nous  saluons toute  union faite autour du bonheur des communautés des populations.

Quel pourrait être ses impacts pour les populations des trois pays ?

Comme je l’ai dit tantôt, nous  sommes pour l’unité entre les peuples. Il nous est par  contre difficile  de parler des impacts de l’AES  sur les communautés du moment que nous ne disposons  pas de beaucoup d’informations  sur  les différents projets  de société prévus dans le cadre de l’AES  et qui auront  des impacts positifs en matière de vivre  ensemble  entre les communautés des trois pays .

Quelles sont les perspectives de la coordination des Kel Ansar et alliés dans la dynamique de l’AES ?

Nous n’allons pas changer  de fusil d’épaule  en matière  de paix   et notre objectif va demeurer jusqu’à la fin. Dans le cadre de l’AES, si  nous devions étendre nos actions dans d’autres  contrées comme celles du Burkina Faso et du Niger, pourquoi pas. Toujours est-il que la  Coordination Kel Ansar et Alliée a été   mise  en place par des cadres majoritairement Kel Ansar du Mali.  Ça  a été précédé d’une analyse  de la situation Malienne, celle de la Région de Tombouctou en particulier Le Pacte Social mettant   les populations  à la base au cœur des résolutions de tous les conflits  et au cœur de toute activité de développement local, je pense qu’il  sera possible de toucher  tout l’espace de l’AES.

Propos recueillis par Almoudou M. BANGOU

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