Depuis quelques années notre pays traverse une crise multiforme qui a ébranlé en partie, notre joie de vivre et la cohabitation pacifique entre nos différentes communautés. Indéniablement, il saigne dans le cœur de la majorité des maliens et des maliennes qui souffrent de la situation liée à la crise sécuritaire, à la cherté de la vie, aux tensions au sein de nos communautés et plus grave aux incitations à la haine raciale et ethnique sur les réseaux sociaux.
Ils sont fort heureusement très nombreux à croire que les maliens et les maliennes ont la capacité de s’unir comme un seul homme pour vaincre les démons de la division. Il est plus que temps pour nous, fils et filles de ce pays de traduire en acte les enseignements de la Devise de notre pays, Un Peuple Un But Une Foi. Cette devise nous rappelle qu’en situation de difficultés, nous devrons donc être capables de surmonter nos différends pour nous retrouver afin de préserver ce qui nous uni.
Comme seule résolution à nos difficultés, nous préconisons encore une fois de plus, le dialogue. Nous avons la capacité de nous relever et chacun doit s’y donner à volonté. Nous restons convaincu qu’aucun développement n’est possible dans un environnement dominé par des déchirures. Nos actions également n’auront aucun impact positif sur nos communautés tant que nous ne sortons pas des discussions souvent futiles autour des sujets qui nous désorientent de l’essentiel. Nous pensons comme le Dalaï lama que « La Paix ce n’est pas quelque chose qui vient de l’extérieur. C’est quelque chose qui vient de l’intérieur. C’est quelque chose qui doit commencer au-dedans de nous-mêmes; chacun a la responsabilité de faire croître la Paix en lui afin que la Paix demeure générale ».
En ma qualité de Président d’une association dédiée exclusivement à la recherche de la paix et pour le bon vivre entre les communautés, mon cœur ne peut que saigner de douleur quand nous constatons que nous n’arrivons pas à mettre en œuvre, les différentes résolutions issues des nombreux foras, de nombreuses concertations au niveau local, national et au-delà dans le cadre de la paix durable. Nous regrettons dans cette même dynamique, ces nombreuses agitations autour de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix Issu du Processus d’Alger. Comme le stipule la devise de la Coordination Kel Ansar et Alliés <<Ensemble pour la Paix la bonne gouvernance le développement local et la cohésion sociale entre toutes les communautés >> nous réitérons notre appel au dialogue qui parait essentiel dans la situation qui prévaut actuellement dans notre pays.
Nous l’avons expérimenté à travers des rencontres intercommunautaires à Goundam et qui ont donné naissance au Pacte Social pour la Paix. Cet outil qui est un engagement des communautés à la base pour la paix est duplicable partout au Mali. Nous continuons d’appliquer ce pacte avec des rencontres en regroupant différentes communautés pour échanger et réfléchir sur des projets de développement de notre pays. Nous insistons sur le fait que notre pays regorge d’éminentes personnalités au niveau local comme national capables de rapprocher nos cœurs et nos esprits vers l’idéal commun.
Nous recommandons face à cette situation et en complément à tout ce qui a été fait jusqu’à présent à l’initiative de l’État ou des organisations de la société civile, de véritables échanges inclusifs entre toutes les communautés. Nous préconisons » des rencontres Inter et Intracommunautaire inclusives regroupant l’ensemble des Chefs de villages, de quartiers, de fractions, les Cadis, les Imams, les leaders chrétiens (évêques et pasteurs) , des personnes Ressources, des représentants d’associations et partis politiques par cercle et par région qui choisiront cinquante parmi eux qui les représenteront à une rencontre Nationale sous l’égide des plus hautes autorités pour dégager des voies et moyens susceptibles de ramener une paix définitive dans notre pays ». Nous lançons un appel particulier aux différentes parties engagées dans l’accord notamment, les groupes armés signataires, la médiation internationale et à la partie gouvernementale à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que l’Accord ne soit pas sabordé. C’est la raison pour laquelle, nous invitons toutes les parties à privilégier encore, le dialogue pour trouver des points de convergence pour le développement de notre pays.
À la communauté internationale, nous leur demandons de soutenir le Mali et les populations dans cette phase cruciale de notre histoire.
Vive l’unité nationale
Vive les femmes et hommes en quête de paix
Que règne la paix dans ce monde
Amine !
