Le Premier ministre, Dr. Choguel K. Maïga, effectué une visite travail de 72 heures dans le nord du Mali qui est souvent appelé par les medias occidentaux, le septentrion, plus précisément dans la cité des Askia, Gao. C’était du 17, 18 et 19 février 2023. Une première depuis son arrivé à la Primature. A la tête d’une forte délégation, Gao a réservé un accueille chaleureux et effervescence à l’hôte du jour. Tous étaient là : des Songhoï, des Tamasheq, des Peulh, des Bamanan, unis, pour signifier aux yeux du monde qu’il n’y a aucun problème entre les communautés.
Les temps forts de mobilisation
Atterri dans sa terre natal, le premier mot du chef du gouvernement a été en ce terme : »je suis venu vous remercier pour vos prières, votre soutien, votre courage, votre résistance » Ainsi dira-t-il, c’est un véritable devoir de mémoire. « Il est important de rappeler que c’est vous qui êtes restés ici pendant l’occupation. Vous les imams, vous les notabilités, vous les populations, toutes communautés confondues. Aujourd’hui, j’ai vu des Songhoï, des Tamasheq, des Peulhs, des Bamanans, tous unis. En outre, pour dire qu’il n’y a aucun problème entre les communautés ».
La mission a été réellement un succès. Il a insisté sur le fait que les priorités exprimées par les populations sont les mêmes que celles identifiées par le Colonel AssimiGoïta et le gouvernement. Notamment en ce qui concerne la sécurité et le développement. Le Chef du Gouvernement a salué au passage les forces de défense et de sécurité pour les efforts remarquables qu’elles ne cessent de déployer pour la protection des populations.
Cependant, l’enfant de la cité des Askia a remercié Gao pour son hospitalité, la parfaite organisation de l’événement. Dans son adresse aux populations, le Premier ministre est revenu sur la résistance héroïque de Gao hier occupée par les forces du mal, la résilience de ses hommes et femmes, de ses jeunes, de ses autorités religieuses et traditionnelles. Et ce, en l’absence de toute administration. Poursuivant sur sa lancée, il a invité Gao à maintenir le flambeau levé. « Vous avez montré que les communautés sont unies à travers cette communion », a indiqué le Chef du Gouvernement.
Les vœux de la population de Gao

Tous étaient là, certain pour témoigne de l’histoire, des populations en liesse venues saluer la présence du Chef du Gouvernement dans leur cité et lui exprimer de vive voix leurs préoccupations. Les autorités administratives, politiques, femmes, hommes, jeunes, ont successivement souligné avec force les défis qui se posent à Gao.
Sans langue de bois, ils ont évoqué les besoins cruciaux de la région. Gao souhaite vivement la paix, la reprise des travaux de la route Sévaré-Gao, de la route Gao-Bourem-Taoussa, le démarrage des travaux de construction du barrage de Taoussa. Gao a également besoin d’eau et d’électricité. C’est pourquoi elle veut une connexion stable au réseau. En un mot, Gao souhaite la réalisation de projets structurants susceptibles de créer des emplois.
Le Premier ministre n’a pas été surpris par ces doléances exprimées de la manière la plus claire. Sans tournure, Dr. Choguel Kokalla Maïga a assuré aux populations de Gao qu’elles feront l’objet d’un mémorandum qui sera transmis à qui de droit.
Ensuite, le Chef du gouvernement ne promet pas la réalisation de toutes les doléances, mais il a donné l’assurance qu’une attention particulière sera réservée aux problèmes évoqués. Surtout qu’il s’agit d’exécuter une instruction majeure donnée par le Président de la Transition qui ne cesse de rappeler qu’après les questions de sécurité, les besoins fondamentaux des populations occupent un ordre de priorité élevé.
Les actions et message forts de Gao

Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga a évoqué la construction de la route Sévaré-Gao, des tronçons Gao-Bourem-Taoussa ainsi que les travaux du barrage de Taoussa. Autant de chantiers structurants qui, selon lui, constituent les priorités du Gouvernement, après bien entendu, les questions de sécurité.
Pour qui connait le projet de Barrage de Taoussa, il constitue un enjeu majeur de développement socio-économique de la sous-région en général, et du Mali en particulier et plus spécifiquement la partie nord du pays. Sa réalisation se permettra, selon les estimations, l’absorption de la quasi-totalité de la main d’œuvre de la zone tout en assurant l’autosuffisance alimentaire dans la zone, l’augmentation des revenus monétaires annuels des populations, un accroissement de près de 3% du cheptel, la production de 7 800 tonnes de poissons par an et de 118 GWh/an pour couvrir une partie des besoins en énergie de la zone.
Faut-il rappeler que ce projet de Taoussa est un barrage hydroélectrique en construction sur le fleuve Niger au Mali. Sa construction a débuté le 5 février 2010. Il est situé à 130 km à l’ouest Gao, près de Bourem. La zone d’influence de cette retenue s’étendra jusqu’à Koryoumé région de Tombouctou.
En effet, la dégradation de la route Sévaré-Gao a été surtout accélérée après les évènements politico-sécuritaires de mars 2012, qui ont impacté la poursuite des travaux d’entretien. Cette route qui constituait jadis le cordon ombilical entre plusieurs régions de notre pays, est aujourd’hui dans un état de dégradation avancé. Après plus de trente ans d’exploitation, il a été jugé nécessaire de la réhabiliter.
La réhabilitation de la route Sévaré-Gao demeure une priorité des autorités, car inscrite dans les différents plans de développement et de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. L’objectif global du projet est d’assurer le désenclavement intérieur et extérieur en augmentant le niveau de service de la route en vue de contribuer à la croissance économique du pays.
Faut-il souligner que le projet a pour but de relier en permanence la septième région du Mali, en particulier la capitale Gao, au reste du pays et de désenclaver en même temps les centres importants comme Doro, Gossi, Hombori, Boni et Douentza. Dans le cadre de la liaison du Mali avec les pays voisin, la route Sévaré-Gao fait partie du projet international de route transsaharienne reliant le pays à l’Algérie, le Niger , le Nigeria et le bénin, ce qui constituera une voie d’accès supplémentaire vers la mer et améliorera son ravitaillement ainsi que l’exploitation de ses produits.
Dr. Maïga au secours des déplacés de Gao, Bourem et Ansongo

Au moins 600 tonnes de vivres ont été offerts aux déplacés des trois villes. Les décisions ont été remises par le Premier ministre au gouverneur de la région, le Général Moussa Traoré. Cette action, dira le Premier ministre, Dr.Choguel Kokalla Maïga, s’inscrit dans le cadre des instructions du Président de la Transition à l’endroit des personnes démunies. C’est aussi dans ce cadre qu’il faut situer la remise des tricycles aux personnes vivant avec un handicap. Un geste qui fut salué à sa juste valeur par les bénéficiaires.
Pour le ministre du Développement rural, M. Modibo Keita, l’occasion était bonne pour remettre des équipements agricoles aux producteurs…
Cependant, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, il a saisi l’occasion de rappeler les objectifs majeurs de la Transition qui sont entre autres de restaurer l’Etat. En d’autre terme, de refonder l’Etat.
Maillage sécuritaire du territoire

Rarement, une ci-forte délégation ministérielle malienne s’est déplacée à l’intérieur du Mali, plus particulièrement au nord, depuis l’avènement de la crise sécuritaire en 2013.
L’on se rappelle toujours du précèdent fâché effectué par l’ancien premier ministre Moussa Mara en 2014 qui a causé un lourd bilan de 36 morts, dont huit militaires et une trentaine de personnes, (majoritairement fonctionnaires), fait otages à Kidal. Pourtant, c’est un hélicoptère de l’armée française qui a escorté le véhicule transportant le Premier ministre Moussa Mara entre Gao et Kidal. Moussa Mara estimait à l’époque que l’absence totale des représentants de l’Etat sur une portion de son territoire était une tache noir à sa souveraineté. Aussi considérait-il que « ces administrations qui forment l’épine dorsale de l’Etat, gèrent GAO à partir de Bamako. Cette situation qui ne peut s’expliquer ni par l’insécurité ni par d’autres réalités, est un très mauvais signal envoyé aux habitants du Nord », a-t-il rappelé sur sa page face book en avril 2022.
Mais, se réjouit le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga que cette crise, longtemps entretenue par des forces obscurantistes, soit enfin comprise et déjouée par le peuple souverain du Mali. Par ailleurs, il a rassuré encore une fois que la question de protection des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national du Mali demeure une des grandes priorités des plus hautes autorités de la transition. C’est ce qui explique d’ailleurs, selon lui, la vaste opération de rééquipement de l’armée entreprise par la hiérarchie militaire sous le leadership du Col. Assimi Goïta. « Le plus important, c’est la population » a-t-il rappelé tout en soutenant que « tout pouvoir qui ne peut pas protéger sa population ne peut pas être légitime, même s’il a été élu avec 100% des suffrages ».
C’est après une souveraineté retrouvée dans le secteur de l’armée, fondement de toute nation, que le gouvernement peut, selon lui, s’attaquer à d’autres maux comme l’éducation, la santé les infrastructures socioéconomiques etc.
Concernant l’annulation des étapes d’Ansongo et de Bourem, des services de la Primature, contactés par nos soins, ont indiqué que les raisons de cette décision ne sont pas liées à l’insécurité. Ils ont évoqué plusieurs raisons parmi lesquelles : la réduction du nombre de la mission et d’autres raisons techniques.
Seyni T. KASSAMBARA