(Lettre d’Afrique) Le marché égyptien des téléphones portables s’apprête à connaître une expansion spectaculaire dans les années à venir. D’après une étude de Fitch Solutions, la valeur des ventes devrait passer de 2,5 milliards de dollars en 2025 à plus de 4,8 milliards de dollars d’ici 2031, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 11,4 %.
Ce dynamisme est porté par l’initiative gouvernementale « L’Égypte fabrique des produits électroniques », qui vise à renforcer la production locale. Le plan repose sur une stratégie fiscale incitative : hausse des droits de douane sur les appareils finis importés et réduction des taxes sur les pièces détachées. L’objectif est clair : encourager les fabricants à assembler leurs produits directement en Égypte.
Plusieurs géants internationaux de l’électronique ont déjà répondu à l’appel, attirés par un marché intérieur en plein essor et par une main-d’œuvre jeune et compétitive. L’assemblage local permet non seulement de diminuer les coûts de production et les délais logistiques, mais aussi de générer des emplois qualifiés et de développer un écosystème technologique national.
Une demande en forte croissance
La démographie joue également un rôle central dans cette expansion. Avec plus de 110 millions d’habitants, dont une majorité de jeunes, l’Égypte représente un marché stratégique. L’essor d’internet mobile, la progression des services de mobile money et l’intérêt croissant pour les smartphones de milieu de gamme alimentent cette demande soutenue.
Au-delà des enjeux commerciaux, cette politique s’inscrit dans une vision plus large : réduire la dépendance du pays aux importations, renforcer la souveraineté technologique et positionner l’Égypte comme un pôle régional majeur dans l’industrie électronique.
Si les tendances actuelles se confirment, l’Égypte pourrait bien s’imposer d’ici 2031 comme l’un des marchés les plus dynamiques de la téléphonie mobile en Afrique et au Moyen-Orient, alliant potentiel économique et rôle stratégique dans les chaînes de valeur régionales.