Plus qu’une simple crise sécuritaire, l’insécurité au Mali, marquée par le terrorisme, s’impose comme une guerre hybride aux conséquences multiples, touchant à la fois les forces de défense et de sécurité et les populations civiles. Depuis plus d’une décennie, cette guerre sans foi ni loi bouleverse le pays, ciblant désormais les opérateurs économiques dans le but manifeste de fragiliser davantage la nation.
Conscientes de la gravité de la situation, la famille fondatrice de Bamako et les confessions religieuses ont lancé un appel solennel à la cohésion nationale, invitant les Maliens à « se serrer les coudes » pour surmonter cette période difficile.
Depuis 2012, le peuple malien fait preuve d’une résilience exceptionnelle face à une guerre qualifiée de « sponsorisée par certains pays étrangers ». Malgré les pertes humaines et matérielles considérables, les Maliens continuent de défendre avec conviction les idéaux d’un Mali souverain et indépendant, libéré de toute tutelle extérieure.
Cette volonté souverainiste, devenue doctrine nationale, est portée et défendue par les plus hautes autorités de la transition, sous la conduite du président de la transition, le général d’armée Assimi Goïta. Celui-ci avait d’ailleurs averti dès le début : « L’aventure sera longue et périlleuse. »
Cinq années de lutte acharnée ont permis la reprise de plusieurs localités longtemps occupées par les groupes armés terroristes. Pourtant, malgré ces avancées notables et les efforts colossaux de l’armée, la plaie continue de saigner.
Entre résilience et résignation
Sur les réseaux sociaux, la lassitude gagne certains citoyens. « Je viens de faire un tour dans une station, j’ai aussitôt fait demi-tour. Ce que je viens de voir fait pitié : ce n’est plus de la résilience, mais de la résignation », a posté Moussa Sayon Camara, journaliste au quotidien L’Indépendant, sur sa page Meta (ex-Facebook), le jeudi 23 octobre 2025.
Un témoignage qui illustre la dure réalité vécue au quotidien par de nombreux Maliens, pris entre l’espérance et la fatigue d’un conflit sans fin.
Les autorités religieuses prêchent le calme et la responsabilité
Convaincues que cette guerre, souvent présentée à tort comme religieuse, n’a rien à voir avec l’islam ni la foi, les autorités religieuses et traditionnelles du district de Bamako se sont exprimées d’une même voix. Parmi elles : la famille fondatrice de Bamako, l’Association des groupements évangéliques du Mali et la Conférence épiscopale du Mali.
Toutes ont salué la résilience du peuple malien et lancé un appel au calme, à la retenue et à la responsabilité.
« Que chacun accepte de se sacrifier pour ce pays. Les gens ont déjà beaucoup fait, mais il reste encore beaucoup à accomplir », a déclaré Mamoutou Niaré, porte-parole de la famille fondatrice de Bamako.
De son côté, Jonas Dembélé, président de la Conférence épiscopale du Mali, a invité les Maliens à faire preuve de solidarité, conformément aux valeurs culturelles et sociales séculaires du pays.
Un message d’espoir et de solidarité
À la différence de ceux qui exploitent la situation pour jeter le discrédit sur la nation, ces autorités spirituelles et morales prônent l’unité nationale et l’espérance collective. Leur message, empreint de sagesse, rappelle que la victoire sur le terrorisme ne se gagnera pas uniquement sur le champ de bataille, mais aussi dans les cœurs et les esprits des Maliens.
Sanadé Sana