La question de la conservation des semences locales s’impose aujourd’hui comme une préoccupation majeure pour le Sahel, face aux défis imposés par les changements climatiques et les politiques internationales. Les chercheurs et la société civile agricole ont sonné l’alarme sur ces dangers, mettant en lumière la nécessité d’une action concertée pour préserver les variétés adaptées à l’environnement local.
LE DANGER
Depuis près de deux décennies, les alertes sur les risques liés à la perte de biodiversité des semences locales dans le Sahel sont lancées. Ces semences, cruciales pour l’adaptation des cultures aux conditions climatiques difficiles, se trouvent menacées par des initiatives de restructuration de la recherche agricole encouragées par des organismes comme la Banque Mondiale. La dépendance vis-à-vis des financements extérieurs a ainsi affaibli les projets locaux de préservation et de développement variétal.
LA CONSERVATION
Face à cette situation, des ONG en collaboration avec des chercheurs locaux ont entrepris des actions de conservation des semences locales. Ces programmes visent non seulement à protéger la biodiversité, mais aussi à renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux impacts des changements climatiques. L’engagement de ces organisations souligne l’importance de soutenir des initiatives qui prennent racine dans la connaissance et le savoir-faire traditionnel.
RECHERCHES VARIETALES ADAPTEES AUX BESOINS DU SAHEL
En réponse aux conséquences négatives de la restructuration de la recherche agricole, le Sahel a vu émerger des projets de développement de variétés basées sur les semences locales. Ces recherches visent à offrir des alternatives durables et adaptées, capables de faire face aux changements climatiques. Elles représentent un espoir pour le maraîchage et d’autres secteurs agricoles, aujourd’hui gravement compromis.
LE COMBAT POUR UNE AFRIQUE LIBRE ET COORDONNEE
La lutte pour la préservation des semences locales au Sahel est aussi un combat pour l’autonomie et la souveraineté. Malgré l’absence d’une coordination à l’échelle africaine depuis plus de 20 ans, des voix s’élèvent pour réclamer une action commune. Les discussions entre agronomes maliens sur des plateformes comme WhatsApp montrent l’émergence d’un consensus sur la nécessité de développer des stratégies locales, loin des influences externes et des décisions politiques qui ont historiquement entravé les efforts de conservation.
L’enjeu de la conservation des semences locales dans le Sahel est avant tout un enjeu de survie face aux changements climatiques, mais aussi de résistance face aux politiques agricoles globales néfastes. La participation active des ONG, la valorisation des recherches sur les variétés locales et le renforcement d’une coordination africaine sont autant de pistes pour garantir un avenir durable à l’agriculture du Sahel. Paix et sérénité sur toutes les personnes engagées dans ce combat, ici et espérons-le, au-delà des frontières de l’Afrique.