Il y a quelques trois ans, Pr. Boniface Diarra publia dans nos colonnes un article pertinent dans lequel il poussa un puissant cri patriotique. « Pour rien au monde, ne perdons pas le Mandé », avait-il lancé, sans doute en guise d’avertissement, mais aussi comme invite à préserver le Mali ; plus largement l’espace du Liptako-Gourma, ce Mandé séculaire. Son appel toujours sa charge défensive et offensive car l’ennemi, lui, est, on ne peut plus agressif et davantage déterminé à mettre notre pays à genoux, au nom d’un Dieu dont il transgresse les lois protégeant la vie humaine. En témoignent les massacres inouïs dont sont victimes nos concitoyens ; en témoignent aussi les incendies de nos champs, de nos récoltes, de nos greniers et la décimation de notre bétail. Des crimes odieux qui ne peuvent être perpétrés que par des démons, jamais par des humains. Nous devons leur mener la guerre sans faiblesse, les combattre avec la conviction er la détermination de les vaincre. « Aucune autre option ne peut prospérer avec ces partenaires du Diable », assure un professionnel de la sécurité. On ne peut dire mieux. Les terroristes qui tiennent en haleine notre armée et notre peuple ne sont rien d’autres que les agents du Diable. Et le Démon a pour noms la France, l’Europe, l’Amérique, en un mot l’Occident. De Gaulle l’avait signifié déjà à sa façon : « Oui, C’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde » Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères de la France, a répondu à Sergueï Lavrov, son homologue russe qui lui signifiait que ‘’ce sont eux qui ont créé les terroristes’’ : « Et alors, c’est la vie !». Mme Hilary Clinton, épouse due Président américain et non moins candidate à l’élection présidentielle, fît un bel aveu : « Nous avons créé et financé les Taliban… » Il n’est pas étonnant que le Président Macky Sall du Sénégal, à l’ouverture d’un forum de Dakar sur la paix et la sécurité (initiative franco-sénégalaise depuis 2013, s’étonna : « Les attaques sont devenues fréquentes, plus meurtrières, et plus audacieuses, puisque de plus en plus les terroristes s’en prennent aux forces de défense et de sécurité elles-mêmes jusque dans leurs casernes… » Ce triste constat n’a rien perdu de sa véracité, elle rend parfaitement compte de ce qui se produit au Mali depuis deux mois, à compter du 1er juillet 2025. Des hordes de tueurs non habillés en treillis arrivent à faire subir la misère à notre armée, professionnelle et aguerrie, en s’emparant de ses camps, en emportant des armes, souvent des véhicules, dont des blindés, et en capturant nos soldats exhibés, contre les conventions de la guerre, comme des trophées. C’est que, sous des haillons de berger, les nervis sont des combattants bien entraînés, maîtrisant des techniques militaires (tactiques et stratégies) insoupçonnées leur permettant de surprendre nos forces. Où sont entraînés ces gens ? Par quels instructeurs ? Impossible d’affirmer qu’ils acquièrent leurs connaissances militaires sur la planète Mars. Nous n’avons pas à désespérer, le Ciel vient même de nous le signifier. La capture d’un drone ennemi le 02 septembre est un signe évident que nous devons tenir, coûte que coûte. Cet engin n’est pas venu s’offrir à nous, nous ne l’avons pas abattu, mais nous l’avons capturé. Cessons de croire que nous devons absolument négocier avec Iyad Aghaly et Amadou Koufa pour avoir la paix. C’est un leurre, un trou dans la raquette. La pliante du Mali contre la France pour soutiens logistiques et financiers dort dans les tiroirs de l’ONU depuis le 15 août 2022. Cette grievance insatisfaite est une preuve de notre bon droit. Arrêtons donc de nous tromper nous-mêmes avec l’affirmation perfide et maléfique que toutes les guerres se terminent autour d’une table ? C’est absolument faux. « Autour d’une table », à travers l’histoire, arrive toujours entre vainqueurs pour décider de la suite…
Amadou N’Fa Diallo
Source : journal Le National n°718 du vendredi, 05 septembre 2025.