lundi, 26 mai, 2025

KONIMBA SIDIBE ET LA LIBERTE D’EXPRESSION AU MALI : l’ancien ministre-contrôleur général d’Etat doit apprendre à se taire

« Monsieur le Directeur de publication du journal Le National, j’ai lu avec un évident intérêt l’article signé par Salifou Cissé dans votre édition n° 504 du mercredi, 1er février 2023, relatant la conférence-débat organisée le 28 janvier par le Modec de Konimba Sidibé au Mémorial Modibo Keïta. Je vous prie de recevoir mon commentaire et de le publier dans vos colonnes. »

L’article mentionné pose, à mon sens, l’exploitation que M. Konimba Sidibé fait de la liberté d’expression dans notre pays. Sa conférence-débat, qui n’en fut pas une en réalité, en tout cas selon moi puisqu’elle n’a donné lieu qu’à de longues péroraisons (bavardages, je dois dire) qui ne respectaient pas l’auditoire, s’est déroulée quatorze jours après sa sortie sur un média, le 14 janvier, pour uniquement s’adonner à un décompte macabre quant au nombre de nos concitoyens morts l’année dernière. Il a prétendu, en effet, qu’en 2022, il y a eu plus de morts du fait des violences et de l’insécurité qu’en 2021, 2020 et 2019. Sans l’ombre d’un doute, il cherchait tout simplement à accabler les autorités de la transition, coupables à ses yeux d’impuissance et d’incapacité à vaincre les criminels de tous poils qui font peser une terrible chape de plomb sur notre pays. Il y a deux questions fondamentales à lui poser. Premièrement, est-il décent d’accuser les autorités actuelles des crimes qui sont la conséquence de la mal gouvernance qu’est celle des années précédentes dont il ne peut raisonnablement se défausser ? Deuxièmement, un homme politique, ou un citoyen digne tout court, doit-il user du fonds de commerce nauséabond de la mort de ses concitoyens ? Inutile d’attendre de lui qu’il réponde, le personnage a franchi toutes les limites de l’indécence ; il n’a plus que la vilenie comme mode d’action.

Il faut rappeler que c’est à la faveur de ce qui a été appelé la Révolution de mars 1991 que Konimba Sidibé a été propulsé au-devant de la scène. Alors que le régime défunt de Général Moussa Traoré avait initié le poste de ministre-secrétaire général de la présidence de la République (pour Django Sissoko), SoumanaSako, alors chef du gouvernement d’alors de la transition,  a appelé dans son équipe le sieur Konimba Sidibé, cadre servant à l’Hôtel de L’Amitiéâgé d’à peine 35 ans, pour faire de lui le ministre-contrôleur général d’Etat. Une innovation qui laissait croire qu’il va y avoir une traque résolue des délinquants. Mais, avec le recul, un tel bilan projeté ne peut être dressé pour d’évidentes raisons.En tout cas, de 1992 à nos jours, après avoir été plusieurs fois ministre et une fois député, M. Sidibé s’est bien enrichi, sous la démocratie donc ! Oui, il est parmi les hommes qui se sont enrichis sous LA DÉMOCRATIE, même s’il se fait passer pour le plus prolétaire des Maliens. Sa famille est l’un des grands actionnaires de l’ASAM (Société d’Assistance Aéroportuaire du Mali). Qu’il sorte pour jurer devant l’éternel et notre peuple qu’il n’en est pas un des plus grands actionnaires, recevant régulièrement de substantielles dividendes dans ses comptes de bourgeois dans la République, et on verra. Qu’il ose dire publiquement qu’il ne reçoit pas, au titre de son capital,  plusieurs dizaines de millions de FCFA chaque année, on verra. Konimba Sidibé peut-il dire combien il a versé dans les caisses de l’Etat malien au titre des impôtsà travers son bureau d’études ‘’KONI EXPERTISE’’dont le siège n’a jamais porté d’enseigne à Korofina Nord ? Un bureau d’études fourre-tout(recrutement du personnel pour des grandes sociétés, études, etc.) qui a bénéficié, du reste, de tellement de marchés, le plus souvent par délit d’initié, voire par entente délinquante au détriment des règles normales de passation et d’attribution des marchés publics, il faut le savoir ! Bref, il est temps qu’il apprenne à se taire, la tombe n’est pas le seul lieu de silence.

Sur le plan politique Konimba Sidibé ne saurait être un modèle. Associable comme peu d’hommes le sont, il n’est conséquemment pas parvenu à renouveler son mandat de député, battu d’ailleurs à plate couture dans sa proprelocalité, Doila. Cherchons à savoir pourquoi il a quitté le quartier de Boulkassoumbougou pour Magnambougou sur l’autre rive du fleuve à Bamako, ou encore comment il a été laché par ses camarades de l’Association ‘DJOYOROFA’’ qu’il a transformée en Modec, son mouvement politique qui ne se limite qu’à lui seul. Il n’a pu tenir au CNID’FYT qu’il a trahi dans les années Alpha O. Konaré, ni au PARENA qu’il a trahi au temps d’IBK. Récidiviste au M5-RFP qu’il a abandonné en plein vol,  il se disait pauvre et cotisait très peu ou pas du tout. Voici le vrai visa que porte ce bon DEMOCRATE.Pour juste signaler un truc avant le développement à venir, il est, avec Tiéman Hubert  Coulibaly, l’un des grands actionnaires de l’ASAM.

Merci d’avance Monsieur le Directeur de publication du journal Le National dont la ligne patriotique ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est honorable.

Boubou Sissoko

Sébénikoro (Commune IV, Bamako)

Source : Le National

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