jeudi, 17 juillet, 2025

Iyad Ag Ghaly : la fin d’un règne le déclin irréversible du JNIM au Sahel

Pendant des années, Iyad Ag Ghaly fut la figure centrale du terrorisme au Sahel.

Leader du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), il avait su imposer sa domination sur de vastes territoires, instrumentalisant les conflits communautaires, les réseaux de trafiquants et les complicités internationales.

Mais aujourd’hui, ce règne touche à sa fin. Le mythe du « chef insaisissable du désert » se brise face à une réalité nouvelle, marquée par les défaites militaires successives, les querelles internes, la perte de ses soutiens traditionnels, et surtout la mise en œuvre d’un plan de liquidation politique et psychologique orchestré en coulisses par les services occidentaux.

  1. Une hégémonie brisée par les armées de l’AES

Les armées nationales du Burkina Faso, du Mali et du Niger, désormais regroupées au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont radicalement changé la donne sécuritaire dans la région.

Là où les forces étrangères piétinaient, les armées de l’AES ont infligé aux groupes terroristes des défaites majeures, reprenant progressivement le contrôle de leurs territoires.

Le JNIM, autrefois structuré et audacieux, s’effondre sous la pression militaire continue, perdant ses bases, ses couloirs logistiques et ses chefs locaux. L’étau se resserre autour d’Iyad Ag Ghaly, désormais isolé, vulnérable et sans capacité stratégique de rebond.

  1. Une organisation minée de l’intérieur

Outre la pression militaire, le JNIM est aujourd’hui en proie à des dissensions internes.

Les rivalités entre factions, entre Touaregs fidèles à Ag Ghaly et les combattants étrangers ou sahéliens ralliés à d’autres idéologies, affaiblissent le groupe de l’intérieur.

L’autorité personnelle d’Iyad est contestée. Ses décisions sont critiquées, ses lieutenants se retournent les uns contre les autres, et certains envisagent déjà des défections massives. Ce climat délétère accélère l’éclatement du JNIM en microcellules sans cohérence opérationnelle.

  1. Une France endettée et impuissante : le basculement des alliances

Autrefois adossé à une forme de protection diplomatique tacite, Iyad Ag Ghaly perd aujourd’hui ses derniers appuis extérieurs. La France, en pleine crise budgétaire et stratégique,n’a plus les moyens de soutenir ou manipuler les groupes armés comme par le passé.

Paris, affaiblie sur la scène africaine, cherche désormais des solutions de rechange pour maintenir une influence indirecte dans la région. C’est dans ce cadre que les regards se tournent vers ISWAP (État islamique en Afrique de l’Ouest), une faction concurrente du JNIM. Une manœuvre cynique qui scelle l’abandon d’Iyad Ag Ghaly par ses anciens parrains.

  1. La DGSE en opération de “blanchiment” : une reddition maquillée

Face à l’effondrement imminent du JNIM, les services français, notamment la DGSE, activent un plan de sortie négociée pour Iyad Ag Ghaly.

L’objectif est double : éviter un procès international qui exposerait les complicités passées, et recycler un ancien chef terroriste pour en faire un “homme de paix” ou un “repenti utile” dans le jeu diplomatique futur. Plusieurs signaux confirment cette manœuvre.

Des articles de presse bienveillants qui tentent de réécrire le parcours d’Iyad Ag Ghaly.

Des publications de ses anciens relais de propagande qui parlent désormais de dialogue, de paix et de “solution politique”.

Des communicants jihadistes eux-mêmes embarqués dans ce plan, adoptant un ton conciliant et promouvant l’image d’un chef fatigué, prêt à passer la main.

  1. Une page qui se tourne au Sahel

Tous les éléments convergent : le déclin d’Iyad Ag Ghaly est irréversible. De chef de guerre redouté, il devient un pion embarrassant, à sacrifier.

Traqué militairement, affaibli politiquement, abandonné par ses alliés, il n’a plus d’autre choix que de chercher une issue personnelle. Mais cette réédition camouflée ne trompe personne.

Les peuples du Sahel, éveillés et engagés, n’oublieront ni les massacres, ni les complicités. L’heure n’est plus aux négociations secrètes, mais à la justice et à la souveraineté assumée.

Conclusion : la fin d’un cycle de manipulation

La trajectoire d’Iyad Ag Ghaly illustre à elle seule la fin d’un système basé sur le chaos, la manipulation des identités, et les intérêts néocolonialiste.

Le Sahel entre dans une nouvelle ère, portée par la volonté populaire, la montée en puissance des armées nationales et la réaffirmation d’une souveraineté africaine sans compromis. Le crépuscule d’Iyad Ag Ghaly est le symbole éclatant de l’échec d’un projet terroriste conçu et entretenu de l’extérieur.

Wangnin Zerbo journaliste wayiyans
Écrivain burkinabè
Adepte de la RPP

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