samedi, 29 mars, 2025

Goundam: Après 40 ans de friche, l’espoir renait à Alkayabangou

Avec la mise en valeur en périmètre maraicher de cette parcelle agricole inculte, elle contribuera à assurer l’autosuffisance alimentaire à travers l’approvisionnement du marché local en légumes frais.

Nous sommes à Goundam, environ 90 km de Tombouctou, son chef-lieu de région. Le cercle de Goundam jouit de sa réputation de zone lacustre notamment le lac Télé où sur 15 000 ha, seulement 10 000 y sont exploités. Parmi, les parcelles agricoles incultes, Alkayabangou. Selon des exploitants agricoles, il y’a plus de trois décennies qu’elle n’a été plus labourée. A Goundam, la population voue un attachement fécond à la terre, surtout celle à laquelle est liée leur survie, de plus léguée par leurs aïeux. C’est une histoire d’attachement séculaire. 

De ce fait, à l’initiative d’un producteur agricole et ressortissant de Goundam, AlhassaneAhamadou Cissé dit Abbathina (sexagénaire à la retraite) a décidé sa mise en valeur en périmètre maraîcher avec l’accompagnement des exploitants. Non seulement une première dans le lac Télé mais aussi un coup d’essai sur 12 hectares avec une quarantaine d’exploitants. Selon lui, la mise en valeur de cette parcelle agricole vise à promouvoir l’accès à la terre, lutter contre l’exode des bras valides et l’insécurité alimentaire.

« Ça fait quarante ans, l’eau n’est pas arrivée là-bas. Quarante ans, ça n’a pas été cultivée. Nous, cette année, je me suis disqu’on va expérimenter le maraichage dans le lac parce que ce n’est jamais fait. Et nos gens les cultivateurs sont fatigués. On n’a qu’une seule saison. C’est une manière de leur montrer que le lac est productif en réalité. Sur 16 hectares, nous avons mis en valeur 12 ha qu’on a partagé entre les cultivateurs avec chacun, 0,25 ha », a précisé AlhassaneAbbathina.

Pour atteindre cet objectif, il sait compter sur la mobilisation des exploitants à travers une campagne de sensibilisation mais non sans contraintes. « Il a convié les cultivateurs de Goundam et les a sensibilisés durant deux mois. Et c’est en novembre qu’ils ont répondu à son appel. Ainsi, ils ont aménagé u canal d’irrigation de plus de 200 mètres et les canaux secondaires qui varient entre 250 et plus de 300 mètres. Entre fin décembre et janvier, les exploitants ont entamé le semis. Ce périmètre est très bénéfique pour Goundam », a souligné Mahamane Saloum Maïga, chroniqueur agricole et exploitant.

Cette année la bonne crue du lac Télé a favorisé les travaux maraichers à travers une motopompe installée. Plusieurs gammes de légumes et d’autres variétés agricoles y sont cultivées à savoir : la pomme de terre, la laitue, la patate, le concombre, la courge, le haricot, le gombo, le maïs etc.

Le rendement est perceptible et les exploitants ne cachent pas leur satisfaction.  « J’ai au-delà de la quarantaine. Je n’ai pas vécu la période culturale de ce périmètre. Mais, cette année, nous l’avons cultivé. Et dieu soit loué, le rendement est perceptible. J’ai cultivé de la pomme de terre, la patate, le concombre, la courge, le haricot et le gombo. La productivité de toutes ces variétés est prometteuse. L’on peut vendre et servir ses proches. Nous nous en réjouissons », s’en réjouissait Alassane Abdoulaye Ascofaré, un exploitant des premières heures du périmètre maraicher.

« On ne peut pas parler de la paix sans l’alimentation. Et pas de paix sans l’autosuffisance alimentaire. Nous étions surpris du rendement. J’ai récolté du concombre dans mon propre champ. Et il en est de même chez les autres. Les fruits sont nourrissants. Avec un kilo de pomme de terre, c’est autosuffisant. La récolte coïncidera avec le ramadan, soulagera toute la population et luttera contre l’insécurité alimentaire », a renchéri Iliyassa Sidiki Gourou, un autre exploitant.  

      

Cependant, pour pérenniser cet acquis, les besoins sont légion notamment l’accès aux intrants, une clôture en grillage, la formation des exploitants et un forage. Incontestablement, la terre ne ment pas, a-t-on coutume de dire. Cette initiative agricole l’atteste. Ainsi, les exploitants agricoles de Goundam interpellent les autorités et opérateurs d’investir dans la terre, gage de la souveraineté alimentaire. Et oui, l’agriculture demeure le garant de la survie humaine à travers la sécurité alimentaire.

Par Almoudou Mahamane Bangou

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