(LETTRE D’AFRIQUE) Après une élection saluée par de nombreuses ovations, le nouveau bureau de la Fédération Malienne des Associations des Thérapeutes Traditionnels et Herboristes (FEMATH), désormais dirigé par M. Ousmane DIARRA, a célébré le 10 septembre 2025. la 23ᵉ Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle (JAMT 2025) à travers une conférence débat organisée dans les locaux de l’Institut National de Santé Publique (INSP). Le président Diarra était entouré par certain membres clés de son bureau, il s’agit de: 2ème Vice Président, Ousmane Arama N°1, et le secrétaire général, Toumani Diakité.
Tous les acteurs du secteur de la santé, ainsi que des représentants d’organisations internationales œuvrant dans le domaine, étaient présents à cet événement placé sous le thème proposé par l’OMS: « Renforcer la base factuelle sur la médecine traditionnelle ».
Un appel à la reconnaissance scientifique
Dans son allocution, M. Ousmane DIARRA a souligné l’importance de cette thématique : “Ce thème nous interpelle tous. Renforcer la base factuelle, c’est aller au-delà des croyances et apporter des preuves solides, scientifiques et vérifiables sur l’efficacité et la sécurité de nos remèdes issus de la médecine traditionnelle.”
Il a insisté sur la nécessité d’une intégration officielle de la médecine traditionnelle dans le système de santé national. “Cela permettra une meilleure reconnaissance, protégera la population contre les dérives du charlatanisme, et favorisera la collaboration avec la recherche scientifique, renforçant ainsi notre crédibilité.”
Le président de la FEMATH a également lancé un appel aux autorités, aux partenaires et aux chercheurs :“Accompagnez les praticiens de la médecine traditionnelle dans cette quête de preuves factuelles. Ensemble, nous pouvons démontrer que notre héritage médical est efficace et sûr, pour le bien-être de nos communautés.”
Vers une médecine traditionnelle encadrée et valorisée
Forte d’un bureau désormais composé de professionnels agréés en médecine traditionnelle, la FEMATH ambitionne d’assainir le secteur, de structurer les pratiques, et de promouvoir l’utilisation raisonnée et scientifique des plantes médicinales.
“La FEMATH continuera à œuvrer pour l’unité des tradipraticiens, la qualité des produits, et une meilleure collaboration avec les structures de recherche, les médecins et les pharmaciens,” a assuré M. DIARRA.
Il a également salué la création de l’Institut National de Recherche en Médecine Pharmaceutique Traditionnelle (INRMPT) en 2023, considéré comme un pas majeur dans la valorisation du patrimoine médicinal malien.
Intervention sur les ondes de l’ORTM
En marge de la conférence, le 2ᵉ vice-président de la FEMATH, Ousmane Arama N°1, et le secrétaire général Toumani Diakité étaient les invités de l’émission « Aw ni Sogoma » sur ORTM1. Ils y ont expliqué l’importance de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle, célébrée chaque 31 août à travers le continent africain.

Cette journée vise à : Promouvoir les savoirs et pratiques de la médecine traditionnelle, encourager la recherche et l’homologation des produits, favoriser l’intégration de ces pratiques dans les politiques de santé publique.
Une organisation fédératrice au service des tradipraticiens
Durant la conférence-débat, le thème parallèle abordé fut :“Contribution socio-économique de la médecine traditionnelle, rôle des femmes dans l’économie du Mali, et création d’emplois pour les femmes et les jeunes.” Le 2ème vice-président Ousmane Arama N°1 a insisté sur la mission principale de la FEMATH : “Notre objectif est de réunir tous les thérapeutes traditionnels dans une seule organisation. La médecine traditionnelle joue un rôle crucial, surtout en zones rurales, et même dans les grandes villes où elle est souvent le premier recours des patients.” Il a précisé que les tradipraticiens traitent diverses pathologies : fractures, maladies rares ou mal connues, etc.
Made in Mali
Le nouveau bureau travaille en étroite collaboration avec les autorités maliennes pour l’labellisation des produits de la médecine traditionnelle via la CMAPI (Centre Malien de Promotion de la Propriété Industrielle) et le ministère de l’Industrie. “Le projet est déjà bien avancé. Très bientôt, les produits ‘Made in Mali’ issus de la médecine traditionnelle seront disponibles de manière officielle et encadrée,” a annoncé M. Toumani Diakité.

Une rencontre est prévue à cet effet le 18 septembre prochain au ministère pour travaux des démarches.
La FEMATH s’engage dans une nouvelle dynamique de professionnalisation, de régulation et de valorisation de la médecine traditionnelle au Mali. Elle entend jouer un rôle moteur dans l’intégration de ces pratiques ancestrales au sein du système de santé moderne, tout en œuvrant pour la sécurité, l’efficacité et la reconnaissance de ses produits et praticiens.
Par Seyni T. KASSAMBARA