mercredi, 3 septembre, 2025

Esclavage, xénophobie et ingérences : le vrai visage de Nouakchott

Les relations entre le Mali et la Mauritanie connaissent depuis plusieurs années une détérioration progressive. Si, en façade, Nouakchott tente de projeter l’image d’un voisin neutre, soucieux de stabilité régionale, la réalité est toute autre : ambitions territoriales, xénophobie contre les ressortissants maliens et complicités opaques avec les forces hostiles au Sahel.

La Mauritanie nourrit depuis longtemps des prétentions inavouées sur certaines portions du territoire malien, au détriment de la souveraineté nationale du Mali. Ces « grignotages territoriaux », dénoncés à plusieurs reprises par des communautés frontalières, ne sont que la partie visible d’un agenda expansionniste qui alimente des tensions latentes entre nos deux pays.
Par ailleurs, les cas répétés d’actes de xénophobie et de violences ciblant les ressortissants maliens en territoire mauritanien renforcent ce climat délétère. Plutôt que de promouvoir la fraternité et l’intégration entre peuples voisins, Nouakchott entretient une politique discriminatoire qui marginalise les populations maliennes.

La persistance d’un système esclavagiste

La Mauritanie reste tristement connue comme l’un des derniers pays où l’esclavage demeure profondément ancré, malgré les pressions internationales. Cette réalité traduit une volonté délibérée de maintenir un système inégalitaire qui empêche l’émergence d’une élite noire, alors même que les Noirs constituent la majorité de la population. Cette politique de domination interne nourrit une hostilité plus large envers tout voisin africain aspirant à l’émancipation et à l’égalité.

La Mauritanie n’a jamais caché sa stratégie ambiguë face aux groupes armés. Elle a souvent privilégié des accords tacites avec les terroristes, leur permettant d’épargner son territoire en échange de marges de manœuvre dans la sous-région. En agissant ainsi, Nouakchott ferme les yeux sur les violences subies par les populations maliennes, renforçant la perception d’une complicité indirecte dans la déstabilisation du Sahel.

L’ouverture de l’ambassade ukrainienne : un choix lourd de sens

Le récent choix de la Mauritanie d’ouvrir une ambassade ukrainienne à Nouakchott, au moment où le Sahel traverse une phase critique, n’est pas anodin. Cette décision s’inscrit dans une logique géopolitique qui dépasse la simple diplomatie bilatérale. En réalité, elle illustre un prolongement du conflit entre l’Ukraine et la Russie, cette fois projeté sur le sol sahélien.
L’Ukraine, soutenue par l’OTAN, cherche à affaiblir la Russie sur tous les fronts. Or, la Russie est aujourd’hui l’un des rares partenaires fiables du Mali et de la région dans la lutte contre le terrorisme, à travers un partenariat gagnant-gagnant. L’ouverture de cette ambassade apparaît donc comme une manœuvre stratégique destinée à offrir à Kiev une base arrière en Mauritanie pour appuyer les forces hostiles au Mali.

L’ombre de l’OTAN au Sahel

Au-delà du symbole ukrainien, la Mauritanie ambitionne désormais d’accueillir une présence plus marquée de l’OTAN sur son territoire. Une telle perspective constituerait une menace directe pour l’équilibre du Sahel. En s’alignant sur les intérêts occidentaux, Nouakchott se positionne comme une plateforme de projection militaire et diplomatique contre les pays sahéliens en quête de souveraineté.

Le Mali ne peut plus ignorer ces signaux inquiétants. Derrière les discours de coopération régionale, la Mauritanie multiplie les gestes hostiles : pressions territoriales, discriminations, pactes avec les terroristes et ouverture à des puissances étrangères qui alimentent la déstabilisation.
Dans ce contexte, il est temps que les autorités de la Transition renforcent leur vigilance et consolide les alliances stratégiques avec des partenaires sincères comme la Russie, tout en s’appuyant sur la solidarité des peuples sahéliens. Car il est désormais clair que la stabilité du Mali et du Sahel ne pourra se construire qu’en déjouant les manœuvres des voisins et des puissances extérieures qui craignent l’émergence d’un espace africain souverain et uni.

(Correspondance particulière)

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