Mme Maïga Mérébara Napo, originaire de KoriMaoudé, dans la région de Bandiagara, plus précisément dans la commune rurale de Pignari Bana, est un exemple d’engagement et de résilience. Enseignante de profession, elle a exercé successivement au CAP de Bandiagara, puis à Mopti. Forte de son expérience et guidée par son esprit d’initiative, elle s’est tournée vers un domaine innovant et porteur : la savonnerie artisanale.
Promotrice du Centre de Formation en Savonnerie Mérébara, elle s’est donnée pour mission de transmettre son savoir-faire à d’autres. À ce jour, elle a formé une dizaine de femmes, parmi lesquelles des femmes déplacées, victimes de l’insécurité dans la région. Toujours animée par le désir d’autonomiser les femmes, elle a également collaboré avec l’association Anakene de Koro, qu’elle a formée avec le même dévouement et la même passion.

Cette amazone de l’entrepreneuriat social œuvre non seulement pour l’autonomisation économique des femmes, mais aussi pour leur réintégration dans la société, en faisant de la savonnerie un levier d’émancipation et de dignité. En incarnant un modèle de réussite, elle motive ces femmes à dépasser les obstacles qui les séparent de leurs aspirations. Elle les encourage à se voir comme des agentes de changement, capables de transformer leur réalité grâce à des compétences pratiques et à la créativité.
Cependant, pour donner une ampleur plus significative à son initiative, Mme Maïga Mérébara sollicite l’appui des partenaires. Elle prévoit de développer son centre de formation en le dotant de moyens modernes tels que des équipements de production et des ateliers spécialisés, afin de toucher davantage de bénéficiaires et d’élargir l’impact de son projet. En cherchant des collaborations avec des artisans expérimentés et des entreprises locales, elle espère renforcer le réseau de soutien autour de son projet et instaurer des synergies bénéfiques.

Dans un monde où la durabilité et l’innovation sont essentielles, le travail de Mme Mérébara prend une dimension encore plus importante. Elle intègre des pratiques écologiques dans le processus de production de savon, non seulement pour minimiser l’impact environnemental, mais aussi pour inspirer les femmes à adopter des modes de vie durables. Elle se concentre également sur l’utilisation d’ingrédients locaux, ce qui permet non seulement de soutenir l’économie locale, mais aussi de favoriser une culture de responsabilisation et d’autosuffisance.

En parallèle, elle envisage d’organiser des ateliers communautaires où les participantes apprendront à concevoir des produits respectueux de l’environnement tout en développant leur sens de l’entrepreneuriat. Sa vision ne se limite pas seulement à former des créatrices de savon, mais à fédérer une communauté de femmes engagées dans le développement économique durable de leur région. Dans cette optique, elle prévoit d’intégrer des formations sur la gestion financière et le marketing, permettant ainsi aux participantes de développer des compétences essentielles pour réussir dans le monde des affaires moderne. À travers des marchés locaux et des ventes en ligne, elle aspire à donner une visibilité à leurs produits, reconnectant les femmes à leur identité culturelle tout en construisant une nouvelle économie locale.

En réunissant non seulement les ressources pédagogiques nécessaires, mais aussi en cultivant un sens de solidarité entre les participantes, Mme Maïga nourrit l’espoir de créer un réseau d’entraide durable. Ce réseau pourrait également s’étendre à des initiatives intergénérationnelles, où les jeunes apprennent des techniques ancestrales tout en se familiarisant avec les défis contemporains de l’entrepreneuriat. En célébrant les racines culturelles tout en embrassant l’innovation, elle se positionne en véritable catalyseur pour transformer la perception sociale autour des femmes entrepreneuses dans sa région. Sa démarche, empreinte de passion et de détermination, illustre à quel point une vision claire et un engagement profond peuvent engendrer des changements significatifs dans la vie des femmes, leur donnant non seulement des compétences mais également une nouvelle perspective sur leur avenir, les incitant à rêver plus grand et à poursuivre leurs ambitions avec ferveur.
Par Seyni Kassambara