Les dix derniers jours ont montré combien le Mali demeure dans la ligne de mire de ses ennemis, cette puissance étrangère au continent africain, et de leurs dangereux suppôts tapis dans ses terres et dans le Sahel. Il n’y a aucun doute que la plus grosse amertume de la France depuis les indépendances africaines des années 60, c’est la perte du Mali, devenue évidente à partir du 18 février 2022, quand les autorités de la transition malienne ont sommé la junte macronienne au pouvoir à Paris de retirer sans délai ses troupes d’occupation, 24 heures après la tonitruante déclaration faite par Emmanuel Macron. La France perd ainsi Gao, définitivement, sa plus grande base militaire en dehors de l’Hexagone, mais aussi les immenses ressources du sous-sol malien pour lesquelles ses forces Serval, Barkhane, Takuba et autre G5-Sahel étaient venues préserver en fomentant et en couvrant le génocide qui ne dit pas son nom, opposant les communautés nationales, qui vivent ensemble depuis au moins un milliard d’années en les poussant à s’entretuer. Macabres opérations pour réduire nos populations afin de s’emparer de leurs richesses.
Tout est mis en oeuvre pour que la transition malienne échoue lamentablement pour préparer le retour des prédateurs, la France et des politiciens maliens à sa solde. Des matamores, qui n’ont jamais réussi proprement aux élections qu’ils ont eux-mêmes organisées il y a naguère, montent au créneau pour ameuter l’opinion publique, tentent désespérément de tenir le peuple et les autorités en haleine. Mais leur activisme soudain révèle vite ses desseins; ils préparent le terrain à un envahissement du pays par l’ennemi. La stratégie est éventée. Il est désormais évident que des assauts d’envergure se préparent contre le Mali. Le 10 février dernier, un crime de guerre a été perpétré à Tilaberi (Niger), qui a coûté la vie à 40 militaires nigériens. Cette tuerie macabre n’avait d’autre but que de camoufler les fourberies des forces Barkhane qui se trouvent dans le Sahel, singulièrement au Niger (par la médiation de la Minusma, le gris cheval de Troie), que de détourner l’attention par son caractère spectaculaire et incongru. En effet, à la faveur du crime amodieux à Tilaberi, ce sont 600 combattants étrangers avec des armes sophistiquées qui ont été introduits au Mali dans les 72 heures en vue de renforcer les forces seditieuses de la CMA et du MNLA, qui n’ont pas encore desarmé malgré les recommandations d’une certaine résolution des Nations Unies. C’est sur ces entrefaites que l’on apprend que deux hélicoptères étrangers sont parvenus à atterrir à Ké-Macina dans la journée du 21 février, ayant à leurs bords des militaires blancs parlant le français.
Nous sommes en guerre donc, la preuve supplémentaire est désormais faite. Notre victoire, parce que c’est notre patrie que nous défendons, est certaine. Mais elle ne sera éclatante que si nous formons une union sacrée autour de notre Armée. RASSURONS-NOUS, les FAMA feront proprement le job. Elles ne fléchiront point, elles ne se défausseront jamais de leur devoir face à l’ennemi. À ceux des apatrides qui se moquaient en disant où étaient nos radars quand l’ennemi s’infiltrait, disons qu’ils étaient là où étaient les radars américains quand les tours jumelles du World Trader Center subissaient la furie des avions djihadistes. Aux patriotes, disons pas de panique. Montesquieu, dans Les Lettres persanes, écrit : « Il n’y a que deux sortes de guerre justes : les unes qui se font pour repousser un ennemi qui attaque ; les autres, pour secourir un allié qui est attaqué ». Nous sommes dans une guerre juste, nous avons des alliés sûrs.
Amadou N’Fa Diallo
Source : journal Le National n° 509 du jeudi, 23 février 2023.