Dans le cadre du renforcement de la coopération entre la République du Mali et le Burkina Faso, c’est à bord d’un CASA 295 de l’Armée de l’air que le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga a décollé à Bamako pour Ouagadougou, le jeudi 23 février 2023. À son arrivée, le Chef du Gouvernement a été accueilli par son homologue du Burkina Faso S.E.M. Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela.
Une première du genre depuis son arrivée à la primature, dans le cadre de la rectification de la trajectoire de la transition. ChoguelKokallaMaïga, a la tête d’une forte délégation comprenant notamment plusieurs membres du gouvernement, est allé échanger avec la partie Burkinabé sur de nombreux sujets d’intérêts communs.
Dans une interview accordée à la presse, le Chef de l’administration publique malienne a tout d’abord présenté les condoléances du Président de la Transition, du Gouvernement et du Peuple malien, suite aux attaques terroristes perpétrées récemment contre l’armée burkinabé. « Ce que vous vivez actuellement, nous l’avons également vécu. Il fut un temps où au Mali, des villages étaient rasés, des camps étaient attaqués. Nous avons tenu bon. Ce qui vous arrive aujourd’hui, c’est pour vous démoraliser. C’est pour que vous doutiez de votre armée, car vous avez fait des choix qui ne sont pas du goût de tout le monde. Comme tous les grands peuples, le peuple burkinabè doit être debout, pour soutenir son armée. Personne ne viendra vous défendre à la place de votre armée. Il faut que le peuple burkinabè soit derrière son armée », a indiqué le Premier ministre malien rapporté par nos confrères du Burkina Faso.
« Nous sommes sûrs que le terrorisme sera vaincu au Sahel. Il sera vaincu, parce que la guerre des sahéliens est une guerre juste. Nous perdons certes des batailles, mais nous allons gagner cette guerre. Il faut que cela soit clair, nous allons la gagner avec nos armées. Aucune armée étrangère ne viendra mourir pour nous. Ce sont les Africains qui doivent défendre leurs pays, mais pour cela, il faut que les peuples africains soutiennent leurs armées », a soutenu Dr. ChoguelKokallaMaïga.
Dr ChoguelKokallaMaïga a rappelé ce que les deux pays font déjà en matière de coopération militaire, mais également ce qui est prévu sur le plan de la formation et du partage de renseignement.
Le chef du gouvernement n’a pas manqué de fustiger cette fameuse lutte intercommunautaire qu’on veut imposer à nos peuples. « Nous n’avons pas de problème communautaire, c’est fabriqué ailleurs», a-t-il insisté. Avant d’indiquer que « sans sécurité, il n’y a pas de démocratie ».
Après les séances de travaux entre les deux parties en marge d’un conseil des ministres conjoint.
Ensuite, le Président de la Transition, Chef de l’Etat du Faso, S.E. Le Capitaine Ibrahim Traoré a reçu le vendredi 24 février 2023, le Premier ministre ChoguelKokallaMaïga. Le Président Burkinabé était entouré de son Premier ministre Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela et de plusieurs membres des Gouvernements du Burkina Faso et du Mali.
« Nous sommes venus rendre compte au Chef de l’Etat, des conclusions du Conseil des ministres conjoint que nous venons de tenir », a déclaré le Premier ministre burkinabé dans une interview accordée à la presse à la sortie de l’audience.
« Les deux peuples sont déjà fédérés, ce sont les artifices administratifs et politiques qui les séparent », a-t-il affirmé. En vue de la concrétisation de cette ambition, une Grande commission mixte Mali-Burkina Faso se réunira bientôt à Bamako.
« Nous avons décidé que nous ne pouvons pas épuiser l’ensemble des questions en une seule séance du conseil des ministres. Nous avons donc conclu à la nécessité de tenir la grande commission mixte Mali-Burkina à Bamako, dans les mois à venir, pour parler de toutes ces questions et notamment la problématique de la fédération sur laquelle nous avons indiqué que les peuples et les autorités supérieures sont en avance. Il faut donc aller au rythme des populations » a déclaré AppolinaireKyelem, Premier Ministre burkinabé.
Ce qui a été convenu et décidé

7. Les deux Premiers Ministres ont réaffirmé le ferme engagement de Leurs Excellences Le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Burkina Faso et Le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat de la République du Mali, de faire de l’Axe Bamako-Ouagadougou un modèle réussi d’intégration sous-régionale et de coopération Sud- Sud.
8. Le Conseil Conjoint de Gouvernements a procédé à l’examen des questions spécifiques telles les processus de transition des deux pays, les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme, les questions humanitaires, la coopération régionale et les sanctions communautaires à l’encontre des deux pays, le renforcement de l’axe Bamako- Ouagadougou et le projet de fédération.
9. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans leurs pays et dans la bande sahélo-saharienne, les deux délégations ont relevé la nécessité de conjuguer leurs efforts avec ceux des autres pays de la sous-région pour faire face à ce fléau et, appellent à une synergie d’actions au niveau régional pour l’endiguer.
10. A ce propos, le Chef de la délégation malienne a, au nom du Président de la Transition du Mali, de son Gouvernement et du peuple malien, ainsi qu’à son nom propre, salué la mémoire des vaillantes Forces de Défense et de Sécurité tombées sur le champ d’honneur lors de l’attaque terroriste lâche du 17 février 2023 sur l’axe Oursi-Deou.
11. Abordant la question de la coopération au sein des instances sous- régionale, régionale et internationale, les Chefs de délégation ont salué la convergence de vues des deux Chefs d’Etat sur les questions d’intérêt commun et déploré le maintien et le durcissement des sanctions de la CEDEAO à l’encontre des trois pays en Transition, à savoir le Burkina Faso, la République du Mali et la République de Guinée, en dépit de leur plaidoyer pour la levée desdites sanctions.
12. A ce propos, les Chefs de délégation ont relevé que ces sanctions imposées de façon mécanique, dont l’impact touche les populations des Etats concernés, ne tiennent pas compte souvent des causes profondes et complexes des changements politiques et appellent la communauté internationale à un changement de paradigme dans son appréciation.
13. Le Conseil s’est félicité du niveau et de l’exemplarité de la coopération entre les deux pays dans les différents domaines. Afin de la dynamiser, les Chefs de délégation ont instruit les Ministres chargés des Affaires étrangères d’œuvrer à la tenue prochaine de la 10ème session de la Grande Commission Mixte de Coopération entre le Burkina Faso et la République du Mali.
14. Conformément aux conclusions de la réunion tripartite des Ministres chargés des Affaires étrangères tenue les 8, 9 et 10 février 2023 à Ouagadougou, les deux Parties ont convenu d’approfondir la réflexion sur le projet de fédération.
15. Au terme de son séjour, Son Excellence Monsieur ChoguelKokalla MAIGA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République du Mali, a renouvelé ses sincères remerciements à Son Excellence Monsieur Apollinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement du Burkina Faso, au peuple et au Gouvernement burkinabè pour l’accueil chaleureux et fraternel ainsi que pour les commodités dont sa délégation et lui-même ont bénéficié durant leur séjour à Ouagadougou.
16. Son Excellence Monsieur ChoguelKokalla MAIGA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République du Mali, a invité son homologue à effectuer une visite d’amitié et de travail en République du Mali.
17. Son Excellence Monsieur Apollinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA, Premier Ministre, Chef du Gouvernement du Burkina Faso, a accueilli favorablement cette invitation dont la date sera fixée de commun accord par voie diplomatique.
Mali, invité d’honneur du FESPACO 2023

Dans son allocution lors de l’ouverture du Fespaco, le Premier ministre ChoguelKokallaMaïga a indiqué que « ce que nous avons entendu ici, c’est un appel à ne pas échouer c’est un soutien franc des peuples. Nous n’avons pas le droit d’échouer ».
Il a souligné, par ailleurs, qu’« à chaque citoyen, son devoir de génération » avant d’ajouter qu’ « aujourd’hui notre priorité c’est la sécurité. Sécurité physique, sécurité alimentaire, sécurité sanitaire bref la sécurité globale. Dès lors, nous devons tout faire pour donner les moyens à nos forces de sécurité afin d’assurer leurs missions ».
Le Premier ministre rencontre des maliens du Burkina Faso

Les Maliens du Burkina Faso ont exprimé leur attachement à la patrie et leur soutien à la transition, a-t-on appris d’une source proche de la primature. Cependant, ils ont exprimé quelques difficultés relatives à la carrière des fonctionnaires internationaux, et à leurs conditions de vie au Burkina. Les difficultés relatives à l’obtention des documents administratifs maliens et bien d’autres, ont été aussi quelques obstacles signalés par les maliens établis au Burkina Faso. Accompagné du ministre chargé des maliens établis à l’Extérieur, le Premier ministre a rassuré ses compatriotes du dénouement heureux de ces difficultés rencontrées.
Seyni T. KASSAMBARA