L’année 2024, récemment écoulée, a laissé des souvenirs douloureux pour la classe politique malienne, qui peine à se définir face au pouvoir militaire en place depuis 2020. Les événements malheureux survenus dans le paysage politique indiquent que cette dernière observe l’horizon en vain, espérant des changements positifs. Après la prise de pouvoir par les militaires, les acteurs politiques ont gardé l’oreille tendue, attendant désespérément des nouvelles sur les élections qui devraient marquer un retour à l’ordre constitutionnel. Ils attendent avec impatience la fin de la période de transition pour se préparer à la course vers Koulouba.
Cependant, le climat demeure incertain, car le pouvoir actuel prolonge la transition sans communiquer sur la date des élections. La dernière annonce du Premier ministre sur un léger report et l’intention de tenir d’abord la présidentielle a laissé les autorités focalisées sur d’autres enjeux.
En plus des frustrations politiques, est-il besoin de rappeler l’arrestation et l’emprisonnement de Soumeylou Boubèye Maïga ont fait sensation, remémorant son mandat de dépôt lié à l’affaire de « l’achat de l’avion présidentiel ». Les voix critiques, comme celle de l’activiste Youssouf Bathily, connu sous le nom de Ras Bath, n’ont pas épargné les militaires ni la classe politique qu’il juge inerte. Il continue de purger une peine pour « simulation d’infraction ».
D’autres figures politiques, comme Ben le Cerveau, ont également été emprisonnées après avoir commenté sur les élections sur les ondes d’une radio locale. Le tableau se complique pour les acteurs politiques exilés, tels que Boubou Cissé et Mamadou Igor, qui ont trouvé refuge à l’URD. Tiéman Hubert Coulibaly et Dr Oumar Marico se trouvent loin des frontières maliennes. En outre, 11 membres de la plateforme des partis et associations de la Déclaration du 31 mars ont été emprisonnés après avoir appelé à un retour des civils au pouvoir, et ils n’ont été libérés qu’après six mois de détention.
La situation s’est encore dégradée avec le sort de l’ancien Premier ministre Choguel, président du parti MPR et membre du Comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), qui a été démis de ses fonctions le 20 novembre 2024. Sa déception et celle de ses partisans à la suite de son dernier meeting ont altéré sa position auprès du pouvoir militaire.
La perte de confiance du public envers la classe politique, due à ses promesses non tenues, complique la possibilité d’une réconciliation nationale. Alors qu’elle essaie de naviguer entre divers intérêts, elle peine à présenter des solutions concrètes pour le retour des leaders politiques exilés.
La question électorale, bien qu’exprimée de manière récurrente, reste sans réponse précise. À quand donc l’aube d’un véritable renouveau politique au Mali ? Seule la question demeure, les actuels dirigeants peuvent-y répondre. Dans ce contexte politique instable, certains leaders, comme Moussa Mara, semblent néanmoins tirer leur épingle du jeu.