Le mardi 12 aout 2025 a eu lieu le lancement officiel à Sogoniko, en Commune VI du district de Bamako, du Plan national de riposte (PNR) 2025 du Mali. Cette cérémonie était présidée par le président de la transition, le général Assimi Goïta.
Comme le dit le vieil adage, « on ne fait pas de briques sans paille » — et sans sécurité alimentaire, il n’y a ni développement ni sécurité. Les autorités de la transition ont bien compris le lien étroit entre sécurité, développement et accès à l’alimentation. Depuis 2021, la sécurité alimentaire et nutritionnelle figure en tête des priorités du Mali. Chaque année, pendant la période de soudure, le gouvernement lance son Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Ce plan s’inscrit dans notre vision de souveraineté alimentaire pendant la transition, celle de garantir un accès équitable à une alimentation suffisante et saine », a déclaré le président Goïta, en donnant le feu vert à l’édition 2025.
Après des étapes à Mopti, Ségou, Nioro et Sikasso, Bamako accueille cette année ce qui est devenu une véritable tradition. Comme l’a déclaré le commissaire à la sécurité alimentaire, Redouane Ag Mohamed Ali : « Ce qui a débuté à Mopti en 2021, s’est poursuivi à Nioro du Sahel en 2022, s’est renforcé à Ségou en 2023 et s’est étendu à Sikasso en 2024 trouve désormais son ancrage au cœur de la capitale».
Les chiffres de l’évaluation nationale de la sécurité alimentaire dressent un tableau alarmant : 1 470 114 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë (Phase 3, Crise) et ont un besoin urgent d’aide. Pour répondre à ces besoins, le gouvernement malien a débloqué une enveloppe de 12,74 milliards de francs CFA. Cet argent financera, entre autres, la distribution gratuite de 22 700 tonnes de céréales, un programme de « Facilité alimentaire » vendant des kits alimentaires à moitié prix à 16 000 ménages vulnérables à Bamako et dans d’autres centres urbains, et la fourniture de 300 tonnes d’aliments pour poissons, selon le commissaire Redouane.

L’opération 2025 couvrira l’ensemble du pays et comportera plusieurs volets, selon le président Goïta. Le premier volet consistera à distribuer gratuitement environ 22 000 tonnes de céréales aux ménages les plus vulnérables. Le deuxième volet consistera à vendre environ 11 500 tonnes de produits subventionnés dans le cadre d’un programme d’intervention économique. Enfin, le volet résilience soutiendra les pisciculteurs, développera les zones maraichères et restaurera les terres dégradées, en bref, consolider les fondations de l’avenir plutôt que de se contenter de lutter contre les incendies.
Le commissaire Redouane a salué les mesures préventives prises par le président pour approvisionner les marchés nationaux en céréales de base et maintenir des prix relativement stables, mesures qui ont permis aux Maliens ordinaires de se procurer des denrées alimentaires de base. Il a également souligné la mise en œuvre cohérente du Plan national de riposte, lui attribuant des améliorations tangibles dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) apporte également son aide, en fournissant 15 milliards de francs CFA et 10 000 tonnes de nourriture, un coup de pouce supplémentaire pour 685 000 personnes dans le besoin urgent.
Redouane a appelé à une action collective pour « prendre de l’avance plutôt que d’attendre que les urgences frappent à la porte », dans un climat de crises qui se chevauchent — sécuritaires, environnementales et économiques.
« Nous sommes pleinement conscients des défis auxquels notre pays est confronté, des aléas climatiques aux crises mondiales et aux problèmes de sécurité dans certaines régions », a assuré le président Goïta. « Toutes ces pressions extérieures frappent durement notre population, c’est pourquoi les autorités de transition ont placé la sécurité alimentaire et nutritionnelle au cœur de leurs priorités».
(Correspondance particulière)